Patrimoine - Elle se meurt, elle dépérit : la citadelle d'Alger aux mille secrets et mille légendes et histoires se doit de vivre pour resplendir à nouveau. Le projet de création d'une association nommée temporairement «La Casbah autrement» pour la réhabilitation du patrimoine matériel et immatériel de La Casbah d'Alger a été présenté, hier, dimanche, à Alger, par son initiatrice, la moudjahida, Djamila Bouhired. Lors d'une rencontre des membres fondateurs de la future association, Djamila Bouhired a déclaré que l'objectif de «La Casbah autrement» est de redonner vie à «l'âme meurtrie de La Casbah, triste et lasse d'attendre, et qui se souvient des innombrables martyrs qu'elle a offerts à l'Algérie». Fondée sur la concertation et l'union des connaissances, cette association a pour but de réhabiliter le patrimoine de La Casbah d'Alger à travers des activités «irriguées par la civilisation, l'histoire, la culture et les arts», indique l'avant-projet de statut. Cette réunion a rassemblé des enfants de La Casbah d'Alger et d'autres régions du pays, comme Cherchell ou Constantine, afin d'apporter une vision complète et adaptable à toutes les médinas du pays et de préparer la première assemblée générale de l'association. Abdelhakim Meziani, l'un des fondateurs de l'association, a déclaré que le travail de cette dernière s'inscrit dans «le pluralisme et le prolongement de tout ce qui a été fait pour que La Casbah retrouve sa place», tout en créant un espace de convivialité et de réflexion où toutes les bonnes volontés seront les bienvenues. Ali Meddouche, militant de la société civile pour La Casbah d'Alger, qui a travaillé sur le projet, a, quant à lui, fait le point sur l'avancement des politiques et procédés de réhabilitation du site patrimonial qui sont à ses yeux «insuffisants pour restaurer et réhabiliter La Casbah». Outre les arts et la culture, les fondateurs de l'association pensent aussi à l'avenir de la cité une fois restaurée, à ses fonctions et à la dynamique urbaine qui doit y être insufflée sans jamais en déraciner les occupants. Parmi les projets évoqués dans l'avant-projet de statut de l'association, la création d'une école de musique et de lutherie, l'organisation d'un colloque et d'un festival maghrébin de la médina, ainsi que l'encouragement de la création d'autres associations pour la réhabilitation des médinas des autres villes du pays. En vue de son assemblée générale, l'association «La Casbah autrement», initiée par Djamila Bouhired, reste à l'écoute de toute proposition à même d'enrichir son action et son texte fondateur.