L'épineux problème de l'emploi au Sud ne se pose paradoxalement pas en termes d'offre et de demande, l'offre étant de loin supérieure à la demande. Mais ce sont les pratiques douteuses, la discrimination et les dépassements en tous genres qui rendent la situation difficile. Les multinationales, depuis longtemps désignées comme étant justement responsables de nombreux dépassements, sont enfin l'objet d'une enquête. Abdelouahab Mardjana qui s'exprimait hier lors d'une rencontre-débat au siège de la CNCPPDH, a déclaré que cette enquête en cours a pour objectif de «dévoiler les dépassements en matière de droits de l'Homme, notamment la discrimination entre étrangers et Algériens et entre les deux sexes». «Une équipe spéciale» veille à la réalisation de cette enquête dont les conclusions seront soumises à l'ONU afin que celle-ci soit au courant des dépassements commis par ces grandes firmes», a-t-il ajouté. Selon lui, la CNCPPDH soumettra les revendications des jeunes de la région du Sud aux autorités suprêmes du pays, ainsi que l'élaboration de rapports thématiques sur les problèmes socio-économiques des jeunes de la région. De leur côté, les représentants des jeunes de Ouargla, dont Hathat Mahfoudh, ont soulevé, lors de cette même rencontre, les préoccupations des jeunes de la région qui, a-t-il dit, protestent contre l'injustice et la marginalisation et revendiquent des emplois et la concrétisation des promesses. Dans ce contexte, il a relevé la discrimination pratiquée en matière d'emploi par les compagnies pétrolières qui reconnaissent le diplôme de la faculté de Pétrochimie de Boumerdès et n'acceptent pas celui de la faculté de Ouargla, une région dont le sous-sol recèle les gisements de pétrole. Il a appelé, dans ce cadre, les membres de la CNCPPDH à s'enquérir de la situation des jeunes du Sud à travers le contact direct avec les citoyens et à œuvrer à ce que l'instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sur l'emploi dans cette région, revête un caractère permanent à travers l'élaboration d'un texte de loi. Le mouvement des jeunes de Ouargla «est exploité par certaines parties», a-t-il mis en garde, avant d'appeler à barrer la route à ceux qui veulent exploiter la crise pour porter atteinte à l'Algérie. Ce qu'il faut savoir en effet c'est qu'à Ouargla, la problématique de l'emploi ne se pose pas en terme d'offre et de demande. L'offre étant supérieure à la demande. Ce que dénoncent en revanche les jeunes chômeurs, ce sont «les pratiques arbitraires et le manque de transparence dans l'affectation des postes de travail». Slimane, jeune mécanicien au chômage, témoigne : «Il y a des offres d'emploi. Nous le savons mais le problème est ailleurs.» Il s'explique «bon nombre d'entreprises refusent de recruter même avec un bulletin de l'ANEM en main alors qu'au sein même de ces agences, le passe-droit est monnaie courante». «C'est injuste», estime-t-il, à juste titre, à la chaîne III de la Radio nationale. De son côté, Ouardia Ahlem, une jeune de Ouargla, a soulevé d'autres questions telles que la lutte contre la corruption, le logement, le développement et les services sociaux, appelant à trouver des solutions urgentes à ces préoccupations.