La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme veut se donner un rôle vis-à-vis des mouvements de contestation des jeunes du sud du pays. Avec deux faits importants. Le premier renvoie à une inversion du lieu dans la mesure où une prétendue «rencontre avec des jeunes d'Ouargla» a été abritée par le siège de la Commission à Alger, alors que la logique voudrait que si négociation il devrait y avoir, le terrain ne peut être que Ouargla. Le second fait, c'est l'implication de l'ex-ministre, Mme Saïda Benhabilès dans la partie. En l'absence de Farouk Ksentini, pris par d'autres obligations, selon un de ses collaborateurs, c'est à Benhabilès qu'a échu le rôle de coordonner et d'encadrer cette rencontre à laquelle ont été invités six à dix jeunes pour «représenter» les jeunes du Sud. Pourquoi donc cette action de la Cncppdh ? Le secrétaire général de cet organisme d'Etat a la réponse. «En posant des problèmes sociaux et économiques, on pose forcément des questions de droits de l'Homme», dit M. Merdjana Abdelouahab pour entamer la rencontre dans laquelle Noria Hafsi, du RND, a trouvé une place en tant que déléguée de la Cncppdh pour la région Sud-Ouest. Invités à s'exprimer, les jeunes d'Ouargla- il faut souhaiter qu'ils représentent réellement les chômeurs qui réclament de l'emploi-, ont réitéré ce qui a été entendu depuis les premiers mouvements de protestation. Ils mettent en évidence l'exclusion dont sont victimes les citoyens de cette région du pays. «Nous sommes marginalisés chez nous», s'indigne Tayeb Tarmoun, qui ne comprend pas pourquoi on préfère un diplôme de l'université de Boumerdès à celui de l'université d'Ouargla. Le même intervenant a évoqué par la suite les promesses du gouvernement. «On en a marre des promesses. Pour le moment, il n'y a pas de concret», a-t-il soutenu. Mahfoud Hatthat abonde dans le même sens. Pour lui, «l'instruction du Premier ministre est la bienvenue. Nous voulons cependant qu'elle soit une règle et pas une instruction qu'on va abandonner par la suite». Ce dernier lance aussi un appel au Groupe Sonatrach et autres compagnies étrangères, qui «doivent répondre aux demandes d'emploi des jeunes de la wilaya». Même son de cloche chez Ahlam Touahria, qui souhaite que «les entreprises ont saisi le message du gouvernement concernant l'emploi». Pour Saïda Benhabilès, c'est une évidence que derrière ces mouvements, il y a une volonté de déstabiliser l'Algérie.