Pas de formation, absence de résultats Bilan n Après les U15, les U17, les U23, les U20 algériens ne pouvaient déroger à la règle de la déroute en passant à côté de leur sujet. Ils ont prouvé, une fois de plus, que le football algérien ne produit plus de grands joueurs. Qui ne sait pas que le football est un vecteur, un créneau porteur pour la dynamisation de la société, de la jeunesse et de l'économie. Il mérite dans ce cas toutes les attentions et toute la considération qui sied à son rang de locomotive du mouvement sportif national. La débâcle de nos sélections nationales dans les différentes compétitions, depuis plusieurs décennies, doit susciter une profonde réflexion sur le sport-roi, dont la formation est le cheval de bataille, le moteur propulseur. L'Algérie a été et restera une terre de football, et de tout temps elle a toujours enfanté d'authentiques virtuoses. La formation du footballeur algérien ne date pas seulement de la réforme sportive de 1977, qui a donné naissance aux générations de 1982, 1986 et 1990, mais elle a débuté dès les balbutiements du mouvement sportif national durant la période coloniale pour ensuite se poursuivre après l'indépendance selon des schémas amateurs qui prendront des contours professionnels, avec l'apport de techniciens étrangers tels que Snella, Macri, Raijkov, Rogov et autre Ziwotko, pour ne citer que ceux-là. Aujourd'hui, l'Algérie du football attend une autre réforme, un autre plan de développement, une sorte de plan Boulogne (du nom de celui qui a relancé le football français dans les années 70) pour sortir de la longue traversée du désert. Aujourd'hui, c'est tout un savoir-faire, une science, une technologie, une économie qu'il faut mettre en place et maîtriser pour espérer rivaliser un jour avec les plus grands. Les infrastructures sont une condition indispensable, tout comme l'encadrement de haute qualité pour assurer une véritable relève. En 2003, la Fédération algérienne de football comptait presque 140 000 licenciés, soit près de 5 000 de plus qu'en 2001 (avec une progression annuelle moyenne de 7 500 licenciés depuis 1984), ce qui représente la plus faible progression durant les vingt dernières années. En 1984, le nombre de licenciés tournait autour de 70 000 pour passer à près de 114 000 en 1996. Mais simplement le ratio d'un footballeur pour 110 habitants en 1984 est tombé à 1 pour 241 habitants en 2007 puis à 253 en 2012. Si cette balance de la pratique footballistique met l'Algérie au-dessus des pays africains et arabes, il n'en est rien sur le plan des résultats par rapport à des nations comme l'Egypte. Comparativement au football européen, le nôtre est encore plus loin. Malheureusement, nous en sommes toujours au simple constat et à la même ordonnance : il faut des centres de formation, des formateurs, du travail et de la patience. Cela est d'autant plus désolant quand on sait que l'Algérie possède les moyens financiers (193 milliards de dollars de réserve de change) et humains, sans compter l'espace pour accueillir un programme ambitieux pour les toutes prochaines années. A commencer par multiplier les terrains de proximité pour permettre à des milliers de jeunes enfants de venir vers le football comme à l'époque des terrains vagues où ces derniers passaient des heures et des heures de pratique avant de rejoindre les centres de formation des clubs. Ces derniers doivent disposer de techniciens chevronnés et qualifiés pour assurer leur formation entre 6 et 14 ans, la période durant laquelle on développe la coordination.