Céréales, eau, sucre, électricité ou encore carburant, sont autant de produits de première nécessité que l'Etat subventionne. Or, depuis des décennies, ces aides financières profitent autant aux chômeurs, aux employés qu'aux multinationales et entreprises. Une situation qui pèse sur le budget de l'Etat et qui pose le problème de la gestion de ces subventions pour qu'elles ne profitent qu'aux personnes qui en ont besoin. Mais toutes ces subventions profitent-elles uniquement à ceux qui en ont le plus besoin ? D'autant que ces aides financières coûtent plusieurs milliards de dollars chaque année. Une charge pour le moins lourde qui pèse sur le budget de l'Etat. Dès lors, aux nombreuses questions que soulèvent cet état de fait, notamment sur le fait que ces aides profitent de manière équivalente à «tout le monde, y compris les grosses fortunes». Soit, du chômeur au diplomate en poste dans notre pays en passant par des entreprises de productions dont ces produits de base entrent dans le processus de fabrication de biscuits et autres limonades. A ces questions, une réflexion vient d'être entamée. Et c'est le ministère des Finances qui a ouvert le bal, hier, mercredi, en annonçant une réflexion sur ce poste représentant des dépenses «très importantes» dans le budget de l'Etat. «Il y a une réflexion sur le ciblage de la subvention des produits de base pour réaliser des gains», car actuellement «tout le monde, y compris les grosses fortunes, en profite», a souligné Ferhane Sidi Mohamed, directeur général de la Direction générale de la prévision et des politiques. Selon M. Sidi Mohamed, les subventions aux produits de première nécessité se traduisent aussi par «la fuite des produits vers les pays limitrophes». Il n'a toutefois donné aucune indication sur les produits concernés par cette révision du régime de subvention, l'étude, a-t-il précisé, «n'est pas encore achevée». L'absurdité de mettre sur un pied d'égalité des chômeurs, des salariés et des multinationales ne semble pas laisser indifférente l'opinion publique. Ainsi, Mme Zhor, employée dans une mairie d'Alger, nous confiait ce matin qu'«il est anormal, voire indécent, que des entreprises multimilliardaires comme Coca-Cola ou encore Hamoud-Boualem puissent bénéficier de prix de sucre subventionnés au même titre que n'importe quel autre citoyen trimant de jour comme de nuit pour subvenir à ses besoins et ceux de sa famille». Lors de son intervention, le représentant du ministère des Finances fera, en outre, état d'une autre réflexion portant sur les salaires. Et quant à cet autre poste de dépenses, M. Sidi Mohamed indique que plusieurs scénarios sont sur la table, comme celui de leur «indexation sur l'inflation ou sur la productivité du travail», précisant que les dépenses liées aux salaires sont incompressibles. Il aura vite fait en outre d'anticiper les commentaires sur les éventuelles pressions du FMI qui auraient inspiré cette démarche en affirmant que la réflexion engagée sur le sujet «n'est pas inspirée par des recommandations du FMI».