Plus de 2,5 millions de documents concernant des sociétés offshore — établissements financiers qui se trouvent à l'étranger — ont été transmises à un réseau international de journalistes, ont indiqué Le Matin Dimanche et la SonntagsZeitung, qui y ont eu accès. Selon eux, des personnes et des sociétés suisses sont concernées. Quelque 122 000 entités (sociétés et trusts), sont concernées, reliées à plus de 130 000 personnes dans 140 pays. Pour l'heure, les premières révélations, éclaboussent la Russie, l'Azerbaïdjan, les Philippines, le Kazakhstan, Chypre, la Thaïlande, le Zimbabwe, la dictature birmane mais aussi les personnes les plus fortunées d'Amérique du Nord et d'Europe de l'Ouest. Plusieurs noms circulent déjà ce jeudi matin parmi ceux figurant des ces transactions dans des paradis fiscaux : le président de l'Azerbaïdjan et de sa famille, la femme du vice-premier ministre russe, la baronne Carmen Thyssen-Bornemisza en Espagne. Aussi environ 300 personnes et 70 sociétés sont concernées en Suisse. Parmi elles, une vingtaine de banques et de nombreux intermédiaires financiers auraient passé commande de milliers de sociétés offshores, destinées à abriter les comptes de leurs clients étrangers. Les données concerneraient aussi un certain nombre de contribuables suisses. Les journaux dominicaux suisses entendent dévoiler les détails de certains cas dans leurs éditions des 7 et 14 avril. Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), basé à Washington, a reçu sous forme informatique cette masse de données occupant 260 Gigabytes, soit un volume 160 fois supérieur aux câbles diplomatiques américains publiés par Wikileaks en 2010. L'ICIJ a présenté ce jeudi, les premiers résultats de l'exploitation de cette fuite. Le disque dur qui se trouvait à l'intérieur d'un paquet envoyé une année auparavant, a ensuite été transmis à l'ICIJ. Ces «Offshore Leaks» contiennent une quantité d'informations bien supérieure à toutes les fuites de données bancaires survenues ces dernières années de Suisse vers l'Allemagne ou la France, notent les deux journaux. Les documents — des contrats et des fax numérisés, des copies de passeports, des e-mails, de la correspondance bancaire et de nombreux autres documents — sont issus de deux sociétés spécialisées dans les domiciliations offshores. Peut on s'attendre à ce que des noms d'entreprises où de responsables algériens soient cités ? Affaire à suivre.