Le manque de prise en charge des personnes atteintes du cancer de la thyroïde a été déploré, hier samedi, par les participants à une journée ayant porté sur ce thème, organisée par la Société algérienne d'endocrinologie et métabolisme (Saem). Le professeur Mourad Semrouni, président de la Saem, a indiqué que c'est un cancer qui est en train de «grimper» en Algérie, notamment chez les femmes, occupant la 3e position, en termes de prédominance, après le cancer du sein et du côlon et du rectum. La prédominance du cancer de la thyroïde est plus importante chez la femme (84%) par rapport à l'homme (16%), alors que l'âge des personnes atteintes varie entre 37 et 43 ans, a-t-on a indiqué lors de cette journée d'étude. «C'est une pathologie qu'il faut prendre en charge», a préconisé le Pr Semrouni, à l'ouverture de cette journée, appelant le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière à donner davantage de moyens aux médecins afin d'éviter une situation semblable à celle prévalant actuellement dans le cas du cancer du sein. Il a relevé qu'en 2012, une quantité allant de 1 400 à 1 500 doses d'iode radioactif a été commandée, ce qui laisse supposer, a-t-il estimé, qu'il y a autant de nouveaux cas de cancer de la thyroïde ayant reçu cette thérapeutique. Le Pr Semrouni a ajouté que le Centre Pierre-Marie Curie (CPMC) du CHU Musptapha-Pacha (Alger) a enregistré en 2012, 400 nouveaux cas de cancer de thyroïde. Il a expliqué qu'une fois opéré, le patient doit prendre de l'iode radioactif dans les trois mois ou, au maximum, dans les six mois qui suivent, autrement les protocoles ne seront pas respectés, regrettant que les rendez-vous accordés aux patients s'étalent généralement sur une année. De son côté, le Pr Rehal de l'EPH de Bologhine (Alger) a déploré le manque de moyens dans les hôpitaux et le recours des malades démunis à la vente de leurs biens pour se soigner dans des établissements relevant du secteur privé. Le Pr Berber d'Oran a révélé, pour sa part, qu'un service nucléaire existe à Oran, mais, a-t-elle constaté, «il n'a jamais été fonctionnel», alors que la représentante de Annaba a fait savoir que les patients de la région sont transférés vers Constantine «faute de moyens».