Le diabète et les pathologies thyroïdiennes, dont le cancer de la thyroïde, sont en hausse, ont souligné, hier, les endocrinologues, lors d'une journée d'étude organisée, à Alger, par de la Société algérienne d'endocrinologie et métabolisme. Le Professeur Semrouni Mourad, chef de service d'endocrinologie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) du CHU Mustapha-Pacha a affirmé que « l'Algérie connaît, ces dernières années, une recrudescence des cas de cancer de la thyroïde, enregistrant quelque 400 nouveaux cas par an ». Il a soutenu que ce cancer « est en train d'augmenter en nombre », soulignant qu'au milieu des années 1980, le CPMC, seule structure à l'échelle nationale, prenait en charge les malades atteints du cancer de la thyroïde au nombre de 15 cas par an. Pour ce qui est des causes de cette pathologie, le professeur affirme que l'Algérie « est un pays d'endémie goitreuse en raison d'une carence considérable de consommation de l'iode observée chez la population ». « S'il y a un manque d'iode, il y a forcément un goitre nodulaire. Le cancer thyroïdien se trouve dans ce type de goitre nodulaire », a-t-il expliqué. Il a insisté, à ce propos, sur l'importance de relancer le plan de lutte contre les troubles dus au manque d'iode dans les zones d'endémie goitreuse, notamment par l'iodation du sel de table dans les régions qui souffrent du manque de cet aliment. Pour ce qui est de la journée d'étude, le professeur précise qu'elle est destinée aux spécialistes afin de débattre du sujet du cancer de la thyroïde en Algérie. « La tutelle doit donner les moyens aux médecins, aux endocrinologues et aux médecins nucléaires pour qu'ils puissent travailler correctement. Il faut que les autorités interviennent pour aider les services en difficulté », a-t-il insisté. Pour lui, sans l'aide de l'administration, le corps médical seul, ne peut rien faire. Dans un message adressé aux malades, il a fait remarquer que « les citoyens doivent être informés de cela pour qu'ils puissent situer les responsabilités ». Il déplore, par ailleurs, le manque de chambres pour la radioactive et aussi les outils développés tels que la gamma-camera. Pour se prémunir contre cette maladie, le professeur affirme qu'il existe « de nombreux examens très précis pour dépister et diagnostiquer les maladies de la thyroïde : observation clinique, palpation du cou, dosage des hormones thyroïdiennes, technique d'imagerie médicale ». Les spécialistes distinguent trois grands types de traitement du cancer de la thyroïde : la chirurgie, l'iode radioactif et l'hormonothérapie. Mais c'est la chirurgie qui constitue la principale prise en charge. Elle doit éradiquer la tumeur, mais, également, éviter que le cancer se propage.