Témoin C?est pour supprimer le symbole d?un scandale qui a éclaboussé l?Amérique et Bush lui-même. «Nous démolirons la prison d'Abou Ghraib, comme un symbole opportun du nouveau départ de l'Irak», a dit M. Bush. Il ajoutera qu'une nouvelle prison serait bâtie avec un financement américain. «Sous le régime du dictateur (Saddam Hussein), les prisons comme Abou Ghraib étaient les symboles de la mort et de la torture. Cette même prison est devenue un symbole de la conduite infâme de quelques militaires américains qui ont déshonoré notre pays et méprisé nos valeurs», a expliqué Bush dans un discours devant l'académie militaire de Carlisle (Pennsylvanie). Cette destruction intervient à la suite du scandale des sévices infligés à l'automne 2003 à des prisonniers irakiens par des soldats américains qui a éclaté fin avril, provoquant un mouvement l'indignation au sein de l?opinion internationale. Apparemment, les excuses de Bush n?ont pas suffi à convaincre l?opinion. En signe de bonne volonté, Bush va carrément supprimer le symbole d?un scandale qui risque de lui coûter son prochain mandat. Il est de même question de procéder au remplacement du général Ricardo Sanchez, commandant des forces terrestres de la coalition. C?est ce qu?a annoncé aujourd?hui le Pentagone qui avance que cette décision n?a rien à voir avec son implication dans le scandale d?Abou Ghraib. Par ailleurs, le président américain a indiqué que l'envoyé spécial des Nations unies en Irak, Lakhdar Brahimi, présenterait, cette semaine, la liste des personnalités pressenties pour constituer le nouveau gouvernement intérimaire irakien, précisant qu'il serait composé de 26 ministres. Il y aura aussi un président, deux vice-présidents et un Premier ministre. Le gouvernement intérimaire doit remplacer l'Autorité provisoire de la coalition (CPA) mise en place par les Américains après l'invasion de l'Irak en mars 2003 pour renverser le régime de Saddam Hussein. Cela dit, les Etats-Unis maintiendront leurs effectifs militaires en Irak à leur niveau actuel, soit les 138 000 militaires. Le projet de résolution présenté à l'ONU prévoit un mandat d'un an à compter de l'adoption de la résolution pour la force d'occupation dirigée par les Etats-Unis, qui prendra l'appellation de «force multinationale». Son mandat pourra être revu à la demande du «gouvernement transitoire irakien» qui verra le jour début 2005. Ce projet de résolution devrait, selon Downing Street, être soumis au vote après la remise, fin mai, du rapport de l'émissaire de l'ONU pour l'Irak, Lakhdar Brahimi, portant sur la composition du gouvernement intérimaire. Cependant, les combats continuent entre les forces de la coalition et la résistance irakienne.