Approbation Contrairement à ce qu?essaie de faire admettre l?Administration Bush, les sévices infligés aux détenus irakiens n?ont pas été des dérives perverses de quelques soldats, mais une décision politique secrète. Le secrétaire américain à la Défense Donald Rumsfeld est de plus en plus montré du doigt dans le scandale des sévices infligés à des détenus en Irak où les régions chiites restent en ébullition. L'hebdomadaire américain New Yorker affirme, dans un article à paraître demain, que les sévices infligés par des militaires américains à des détenus irakiens dans la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad, ont été la résultante d'une décision approuvée secrètement, en 2003, par M. Rumsfeld. L'auteur de cet article, Seymour Hersh qui, avec la chaîne CBS, avait révélé le scandale d'Abou Ghraib, écrit que les «racines» de cette affaire «ne reposent pas sur les penchants criminels de quelques réservistes, mais sur une décision approuvée l'an dernier» par M. Rumsfeld. «Attrapez ceux qu'il faut et faites ce que vous voulez», constituait l'ordre de mission des militaires chargés des interrogatoires, selon des officiers du renseignement actifs ou à la retraite, cités par l'hebdomadaire. La cote de popularité du président George W. Bush continue, quant à elle, de baisser, tandis que le soutien de l'opinion américaine à la guerre en Irak faiblit, selon un sondage de l'hebdomadaire Newsweek à paraître lundi et rendu public samedi. M. Bush est crédité d'une cote de 42%, contre 49% dans un précédent sondage Newsweek publié début avril. Selon le magazine, pour la première fois depuis qu'il est entré en fonctions en janvier 2001, une majorité d'Américains (52%) désapprouve le président Bush. Le scandale éclabousse également le Premier ministre britannique Tony Blair, dont la survie politique semble menacée. Selon certains députés travaillistes, dont les propos ont été largement relayés par la presse, Tony Blair est devenu un «handicap» pour le Labour, à l'approche des élections européennes et locales de juin et surtout dans la perspective des législatives qui pourraient avoir lieu au printemps 2005. Hier encore, le quotidien The Independent est revenu à la charge en affirmant que six soldats britanniques seraient poursuivis en justice «dans les prochains jours» pour s'être livrés à des actes de torture et avoir entraîné la mort d'un prisonnier irakien. Sur le front de la guerre, les villes saintes chiites de Kerbala et Najaf, où est retranché le chef radical Moqtada Al Sadr, ainsi que la ville de Nassiriyah ont été cette fin de semaine le théâtre d'accrochages meurtriers entre miliciens chiites radicaux et forces de la coalition qui ont fait des dizaines de morts et de blessés.