Rapport - 163 condamnations à mort ont été prononcées en 2012 en Algérie, selon les données d'Amnesty International. La majorité l'ont été par contumace. Même si sur décision du Président Zeroual, l'Algérie applique un moratoire depuis 1993, commuant la peine capitale en peine de prison à perpétuité, les derniers événements tragiques, intolérables qu'a vécus le pays, à travers la vague de kidnappings et d'assassinats d'enfants ces derniers mois, semblent être pain bénit pour certains anti-abolitionnistes. Ces derniers n'ont pas manqué en effet, de s'engouffrer dans la brèche, exploitant l'émotion et le désarroi que de tels actes font naître dans la société. Une situation qui inquiète les organisations abolitionnistes, dont Amnesty International, qui n'ont eu de cesse de mettre en avant le fait que cette pratique est souvent, voire toujours, appliquée de façon discriminatoire. Même si les chiffres concernant les profils sociologiques sont difficiles à évaluer, il ressort que la plupart des cas de mise à mort sont prononcés à l'encontre de criminels issus des classes sociales les plus défavorisées. Et cela est valable dans toutes les sociétés qu'elles soient de culture démocratique (Etats-Unis), musulmane (Arabie saoudite) ou encore communiste (Chine). Bref, il semblerait que les fils, filles ou parents issus des classes bourgeoises ou dirigeantes, soient immunisés contre le crime ! Ce qui est loin d'être une réalité. Dès lors, ils sont nombreux à penser que tant que la justice sera prononcée par des hommes, des mortels et sujets à l'erreur, autant ne pas risquer de faire condamner un innocent qui souvent, voire toujours, vient de quartiers populaires défavorisés. Et les données fournies hier par Amnesty International, lors d'une rencontre avec la presse et portant sur les mises à mort exécutées à travers le monde en 2012 donnent à réfléchir. Malgré tout, et en dépit des revers décevants en 2012, la tendance mondiale vers l'abolition de la peine de mort semble se confirmer, écrit l'organisation humanitaire dans son rapport annuel. Et ce, même si plusieurs pays ont repris les exécutions, alors qu'ils les avaient interrompues depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. C'est notamment le cas de l'Inde, du Japon, du Pakistan et de la Gambie. Il a également été observé une augmentation alarmante du nombre de mises à mort en Irak. Cependant, selon cette organisation, le recours à la sentence capitale demeure l'apanage d'un petit groupe de pays isolés et la marche vers l'abolition est en route dans toutes les régions du globe. Pendaison, décapitation, injection létale Une nouvelle fois, les cinq pays ayant exécuté le plus grand nombre de prisonniers en 2012 étaient la Chine, l'Iran, l'Irak, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, talonnés par le Yémen. En 2012, les méthodes d'exécution étaient notamment la pendaison, la décapitation, le peloton et l'injection létale. En Arabie saoudite, le corps d'un homme qui venait d'être exécuté par décapitation a été exhibé dans le cadre d'une «crucifixion». Dans le monde, un large éventail de crimes est passible de la peine de mort, dont des infractions non violentes à la législation sur les stupéfiants, mais aussi l'«apostasie», le «blasphème» ou encore l'«adultère», des actes qui, selon l'ONG, ne devraient absolument pas être considérés comme des crimes. Et encore moins des crimes passibles de mise à mort.