Image Un ksar, une véritable citadelle, apparaît au loin comme sorti d?un livre de légendes. Implanté à la croisée des pistes commerciales qui reliaient jadis l?Afrique du Nord de l?époque médiévale au Sud saharien sur une colline surplombant la palmeraie, ce ksar constitue une configuration urbaine témoignant, depuis des siècles, de vestiges d?une civilisation citadine ayant existé dans la région. C?était celle des Zinatins. Ces derniers ont construit ce ksar et ont donné, ainsi, naissance à El-Menia il y a 11 siècles. La plus célèbre princesse qui a vécu, ici, est Bint Mebarek El-Khas. Ce ksar a été connu sous plusieurs noms, dont celui de Taouririte (colline). Car il a été bâti sur une colline pour le protéger des ennemis en le rendant difficile d?accès. Ou encore El-Qalaâ (citadelle ), d?où vient le nom El-Goléa. Et enfin El-Menia qui veut dire la protégée. Comme toutes les citadelles, ce ksar est entouré d?une muraille qui le protège contre toute incursion ennemie. Bâti selon un style architectural saharien, le vieux ksar est fait avec de la pierre, de l?argile et des troncs de palmier. Il est divisé en petites chambres et contient un puits et un sous-sol qui servait à emmagasiner les récoltes. On y trouve, également, une mosquée, que les habitants fréquentaient jusqu?aux années 1970. Les Zinatins y ont vécu plusieurs siècles jusqu?à ce qu?ils soient expulsés par les nomades venus du Sud saharien. Ces derniers n?ont pas habité dans le ksar, mais ils l?ont utilisé pour stocker leurs provisions. En revanche, les anciens habitants, expulsés, ont construit de nouvelles demeures tout autour du vieux ksar. C?est ainsi que la ville d?El-Menia a commencé à s?élargir. En 1870, elle a été colonisée par les Français. Les murs du ksar s?effondraient progressivement au fil des années en raison des dures conditions climatiques conjuguées au vandalisme des vendeurs d?argile (qui viennent gratter les murs pour obtenir de l?argile utilisée pour des besoins esthétiques). Pour protéger ce qui reste de ce vieux trésor, très visité par les touristes, il a été classé monument national depuis deux ans. Une importante action, la fortification et la rénovation de ses voies d?accès, a, en outre, été entreprise par les pouvoirs publics en vue de sa réhabilitation. Une fête est organisée chaque année «en l?honneur» de Ksar el-qedim.