Résumé de la 2e partie - Lahcène menaça Seddik de le tuer s'il faisait quoi que ce soit contre Romela. Il était homme à réfléchir longuement avant de prendre une décision. Il voulait surtout prendre le temps de savourer sa vengeance. A cet instant précis, ses neuf enfants vinrent s'aligner devant ses yeux comme un bouclier, un rempart. Non, non, il ne ferait rien, rien, sinon divorcer. Il ne pouvait nier qu'il avait aimé cette femme, elle était unique à ses yeux. Au nom de cet amour, de ces inoubliables années passées ensemble, et surtout pour ses enfants : «Il ne ferait rien.» Il ne cessait de se répéter qu'il ne ferait rien, qu'il ne ferait rien. Au petit matin, il revint chez lui plus calme, il trouva la porte de sa maison ouverte, ses enfants dormaient çà et là et le dernier-né allongé à même le sol. Il le prit dans ses bras, il était glacé, le mit au lit et l'enveloppa d'une couverture, puis il réveilla son fils aîné pour lui demander de mettre au lit ses frères et sœurs. Tout en se frottant les yeux, son fils lui dit : «Maman est partie hier soir avec oncle Lahcène elle a pris toutes ses affaires.» Il rentra dans sa chambre, ressortit immédiatement transformé par la colère, par la douleur, il n'était plus lui-même. Hagard, il frappa chez la voisine et lui dit d'une voix inaudible de garder les enfants jusqu'à la venue de sa sœur, et il se précipita à son bureau. Une fois sur place, il s'arma de deux revolvers bien chargés et prit la direction d'Alger. Sa belle-mère habitait la périphérie de la capitale, dans une petite villa entourée d'un grand jardin. Seddik sonna et ouvrit la grille, la première personne qui sortit fut Romela, elle resta figée par la peur de le voir aussitôt et aussi par la position que prenait son mari. En effet, ce dernier se mit en position de tir, le genou gauche à terre, tendit le bras tout en enlevant la sécurité du revolver, vida le chargeur instantanément sur le cœur de sa femme, cette dernière, collée au cadran de la porte par l'impact des balles, ne tomba pas. Seddik stupéfait ne comprenait pas ce qui se passait. Il se mit carrément à genoux et leva les bras vers le ciel pour implorer Dieu et dans un accès de rage hurla : «O, mon Dieu, pourquoi la protéger après ce qu'elle a fait, pourquoi ? A moins que tu ne veuilles que ce soit moi qui disparaisse...» Sur ce, il lâcha le premier revolver et prit de la main gauche le second, enleva le cran de sécurité. Au moment où il allait le diriger vers sa tempe, son beau-frère se rua sur lui, craignant que Seddik ne commette l'irréparable. Un coup de feu retentit et ce fut le beau-frère qui reçut la balle dans le ventre. (A suivre...)