Indignation - Le 1er salon national de créativité, ouvert jeudi, se poursuit jusqu'au demain, lundi 29 avril, à l'esplanade de Riad el-Feth. Cinquant quatre exposants participent à cette manifestation organisée à l'initiative de l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA) pour célébrer le 40e anniversaire de cette institution. Les exposants ont salué l'initiative de l'ONDA et notamment l'intérêt porté par les autorités concernées dont la Gendarmerie et la Sûreté nationales pour préserver le domaine artistique, un domaine sujet au piratage. «Notre édition a eu récemment à faire face à un acte de piratage du livre Les mémoires de Chadli, qu'un de nos employés a trouvé scanné et publié intégralement. Nous avons immédiatement réagi en contactant le serveur offrant l'accès à cette œuvre qui a été retirée. Il faut louer le travail de l'ONDA à travers ce salon dont le but est d'attirer l'attention quant aux infractions commises et qui nuisent à la production intellectuelle», confiera Saïd Sebaoune, attaché de presse de Casbah Editions. Par ailleurs, nous remarquons que la production musicale est beaucoup plus exposée à ce genre de délit. «Protéger le produit artistique, c'est protéger les droits des artistes. C'est une récompense pour leur art et leur savoir, et cela initie les jeunes artistes à promouvoir la culture algérienne. Dans notre domaine nous sommes souvent exposés au phénomène du piratage et le seul moyen d'y faire face c'est de vendre à bas prix. L'inconvénient est que cela défavorise notre marque par rapport à la qualité du travail», dira Nabil Benasser, directeur général des éditions Papidou. Quant à Rezgui Zoheir, directeur général des éditions Dounia, producteur des grandes voix de la chanson algérienne tels Kader Japonais, Lotfi Double Canon et Cheb Hassen, il explique que ses productions sont souvent l'objet d'acte de reproduction illicite. «Actuellement c'est l'Internet qui nous lèse dans notre travail. Nos produits sont disponibles sur la Toile, sur des sites illicites, dont nous ignorons l'origine. Ils mettent nos produits sur le Net pour le téléchargement sans verser le moindre sou. Grâce à l'accord signé entre l'ONDA et la DGSN, le marché informel a largement reculé, mais l'Internet reste notre plus grand souci. Nous ne pouvons pas affronter ce préjudice, nous comptons essentiellement sur l'ONDA pour mettre fin à ces dépassements», souligne-t-il. La campagne de sensibilisation prônée par ce 1er Salon de créativité est aussi initiée en direction des artistes qui sont vivement appelés à adhérer à l'Office national des droits d'auteur et droits voisins (ONDA) afin de se prémunir contre toute atteinte à leurs droits de création. «L'ONDA compte 2 050 artistes et 9 000 auteurs adhérents, nous allons poursuivre notre action et faire appel aux autres artistes pour nous rejoindre, ce qui nous permettra d'être plus efficaces dans notre activité», confirmera Bencheikh El-Hocine Sami, directeur général de l'ONDA. L'innovation intellectuelle est aussi reconnue dans le domaine numérique et la production des logiciels informatiques. Le Géant Microsoft est aussi concerné par la violation du droit de propriété intellectuelle. «Le piratage en Algérie a atteint un niveau critique», dira Mourad Naït, directeur général de Microsoft Algérie, et de s'interroger : «Comment peut-on inciter les jeunes à innover si leur droit est bafoué ? Nous sommes partenaires de l'ONDA dans son travail pour combattre ce piratage à sa source. Les personnes qui gagnent de l'argent sur le dos des autres, volent leur travail pour le revendre à un prix qui ne reflète pas la vraie valeur du produit. Je souhaite que nos concitoyens œuvrent dans ce sens, ainsi que les responsables des entreprises concernant l'utilisation des vrais logiciels dans leur travail.»