Droit - Alors que des grèves cycliques perturbent depuis le début de l'année le secteur de la santé, la société civile s'est mobilisée pour dénoncer la mauvaise prise en charge des cancéreux en Algérie. Répondant à l'appel lancé sur la Toile le 29 avril dernier, pour participer au sit-in de soutien aux cancéreux au Centre Pierre-et-Marie-Curie de lutte contre le cancer d'Alger, plus de 200 personnes ont manifesté hier pour «le droit aux soins des cancéreux». Parmi les manifestants, des étudiants, des travailleurs, des représentants d'associations à caractère politique, des parents de cancéreux et des cancéreux. A cette occasion, les manifestants ont brandi des banderoles et des pancartes où l'on pouvait lire certains mots d'ordre et slogans dénonçant la mauvaise prise en charge des malades cancéreux. «Etre cancéreux n'est pas un choix, guérir est un droit», «Génocide des malades algériens atteints du cancer dans nos hôpitaux», «Val-de-Grâce pour tous», pour réclamer le droit aux soins pour tous les citoyens «quelle que soit leur position dans la société». Ils ont tenu à exprimer leur soutien aux milliers de cancéreux qui trouvent beaucoup de difficultés aux soins ou alors n'y accèdent carrément pas. «Nous avons décidé de renouveler ce genre d'action chaque samedi afin d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur la gravité de la situation, surtout avec les énormes retards dans les rendez-vous en radiothérapie. Parmi les participants à ce rassemblement, Sofiane Djilali, président du parti Jil Jadid, a estimé que «c'est important qu'il y ait une réaction de l'opinion publique pour dénoncer la triste situation des cancéreux». L'Algérie, nous dit-t-il aussi, consacre d'énormes budgets pour la santé mais «rien ne fonctionne sérieusement». Pour lui, «l'Etat n'a plus de vision et les dirigeants s'occupent de leurs propres affaires. Il y a un régime de désordre dans le pays». Au regard de la dégradation de la qualité des soins caractérisée par les récurrentes pénuries de médicaments, le manque de matériels médicaux, les fréquentes pannes des appareils dans les hôpitaux, les grèves cycliques des praticiens et autres corps de la santé, les malades se heurtent à «une absence de prise en charge médicale». Sofiane Djilali a, à cette occasion, lancé un cri de révolte, car la «souffrance des cancéreux dure depuis de longues années». C'est un système de santé efficace et sérieux qu'il faudra asseoir», a-t-il suggéré, insistant sur le droit de tous les citoyens d'accéder aux soins. Un animateur parmi les facebookers qui ont lancé sur la Toile l'appel au rassemblement, nous dit : «L'accès aux soins surtout pour les cancéreux pose un énorme problème», citant le cas de malades décédés en raison des lenteurs de leur prise en charge. «Il serait possible d'atténuer les souffrances des malades si la qualité des soins était meilleure», a ajouté une jeune dame accompagnée de son fils cancéreux. Les participants qui se sont dispersés à 15 h 30, espèrent que leur action trouvera un écho favorable auprès des pouvoirs publics. «Nous souhaitons du fond du cœur, que les pouvoirs publics répondent à notre appel. La prochaine fois nous serons beaucoup plus nombreux qu'aujourd'hui», avertissent les organisateurs du rassemblement.