Scandale - La Minurso n'a «accouru sur les lieux de la tragédie que trois jours plus tard, après que le camp eut été déjà démantelé». Au lendemain du démantèlement brutal du camp de Gdeim Izik, le quotidien espagnol El Pais avait fait état de révélations fracassantes. La Minurso avait été informée auparavant que les Marocains allaient faire usage de la force. «Les commandants des forces de l'ONU stationnés au Sahara occidental ont été informés officieusement par les autorités marocaines de leur décision de donner l'assaut au camp sahraoui de Gdeim Izik», avait écrit El Pais dans sa livraison du 2 novembre 2010, déplorant que la Minurso ne soit «arrivée sur les lieux de la tragédie que trois jours plus tard, après que le camp eut été déjà démantelé». La révélation est faite par le principal conseiller politique du représentant spécial du S.G de l'ONU au Sahara occidental, Alexander Ivanko, et le chef de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), l'Egyptien Hany Abdelaziz. Les deux responsables ont admis devant un journaliste du célèbre quotidien espagnol, que le Maroc les a informés de manière «officieuse» qu'il donnera l'assaut, le 8 octobre, contre le camp de Gdeim Izik. «Les Marocains ne nous ont pas informés officiellement, mais nous avons eu des indications que l'expulsion pouvait se produire», admet M. Ivanko au siège de la Minurso à El-Ayoun. Il précise que «le chef de la mission s'est rendu sur les lieux trois jours plus tard, mais il n'y avait plus rien», avait indiqué l'envoyé spécial du journal, Thomas Barbulo, qui, seul avec Ana Romero du quotidien El Mundo, avaient été admis par le Maroc à se rendre à El-Ayoun après les émeutes sanglantes qui ont eu lieu un mois auparavant. Dans la ville même où les émeutes ont dégénéré après le démantèlement du camp, les Casques bleus se sont barricadés dans leur caserne ou dans leurs hôtels, a indiqué la Minurso. «Nous n'avons pas d'armes, et notre première responsabilité est de protéger notre personnel», s'était justifié M. Ivanko. L'envoi d'une mission d'enquête sur les lieux, avait été refusé par... la France, évidemment.