Réaction - C'est plus une mise au point qu'a voulu faire la ministre de la Culture, Khalida Toumi, lors d'une rencontre avec la presse, hier, au Forum du journal El Moudjahid, autour de la politique culturelle en Algérie. «Oui, nous disposons d'une politique culturelle dans notre pays, nous avons des objectifs bien définis à atteindre. En premier lieu, celui d'assurer au citoyen le droit d'accès à la culture», a-t-elle répondu à ses détracteurs qui imputent la décadence du secteur à l'absence d'une vision politique des responsables. Elle a tenu à préciser que la politique engagée par son ministère vise à la promotion de la lecture publique, à la relance du cinéma ainsi qu'à la préservation du patrimoine culturel. Concernant la politique du livre entreprise par son département, la ministre a souligné que ce dernier a pris la responsabilité de soutenir complètement l'industrie du livre. A cet égard, elle attire l'attention sur la réhabilitation du Fonds d'aide à la création littéraire et artistique, pour la subvention financière du secteur du livre. Elle a rappelé que l'objectif de cette démarche est de doter les 1 541 communes en Algérie par au moins une bibliothèque publique. «Avec le ministère de l'Intérieur, nous avons projeté de réaliser 1 600 bibliothèques, dont 960 ont été réceptionnées», a-t-elle dit. En attendant la finalisation du projet, les localités éloignées disposeront de bibliobus pour le transport de livres. En ce qui concerne la dotation de ces bibliothèques en livres, l'Etat s'est chargé, par le biais du ministère de la Culture, de soutenir les éditeurs et d'intervenir sur tout le processus de la production, en «Etat client». S'exprimant sur le marché du livre, elle a indiqué que «le secrétariat du gouvernement est en cours de discussion sur l'avant-projet de la loi relatif aux activités du marché du livre.» Ainsi il sera donné «la priorité à l'ouverture de nouvelles librairies et la formation de nouveaux libraires. La loi prévoit aussi la mise en place d'une politique des prix du livre adapté à l'échelle nationale». Pour le plus grand événement culturel, en Algérie, il a été décidé de décentraliser le Salon international du livre (SILA), dont l'édition organisée à Alger sera accompagnée par la tenue d'autres salons à l'Est, à l'Ouest et au Sud.En outre, la ministre a rappelé que l'Etat a procédé depuis 2009 à la mise en conformité du Fonds de développement de l'art, de la technique et de l'industrie cinématographiques (F.D.A.T.I.C.) qui dispense de l'aide financière au porteur de projet de production et d'investissement. A cet effet, une commission a été mise en place pour étudier des demandes et émettre son avis quant à leur acceptation ou leur refus. La question des salles de cinéma constitue le maillon faible du secteur. Elle a assuré que leur restauration se fera dans le respect des normes internationales et des techniques de haute définition. «Une descendante de Berbères n'a pas de leçon à recevoir d'un descendant de pharaons» Lors de son passage au forum d'El Moudjahid, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, est revenue sur la campagne de dénigrement lancée récemment par un prédicateur religieux égyptien contre sa personne, l'accusant d'apostasie dans un texte écrit en 1995, avant sa nomination à la tête du ministère de la Culture. La ministre n'hésitera pas à réaffirmer ses pensées et ses idéaux en soutenant : «Je suis une militante acharnée contre le terrorisme et l'intégrisme religieux, contre tout mouvement qui utilise l'islam à des fins de prise de pouvoir et de domination des êtres et de la pensée, sur le plan diplomatique en tant qu'Algérienne et membre du gouvernement d'un Etat souverain, j'interdis à tout étranger de m'interpeller. Cette campagne, éminemment politique, vise l'Algérie plus que ma personne...alors qui touche à mon pays paye.» Et de conclure : «Une descendante de Berbères qui ont été à l'origine de l'introduction de l'Islam dans la région, n'a pas de leçon à recevoir d'un descendant de pharaons.»