Interventions - Barack Obama et le Premier ministre britannique David Cameron ont exhorté Moscou à faire évoluer sa position sur la Syrie. Un appel qui arrive alors qu'une réunion se tient aujourd'hui entre le président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu sur la question des missiles sol-air S-300 promis au régime de Damas. De son côté, à l'issue d'un entretien avec M. Cameron à la Maison Blanche, M. Obama a affirmé dans une conférence de presse qu'ils avaient décidé d'«accroître la pression» sur Bachar al-Assad. «Ensemble, nous allons poursuivre nos efforts pour accroître la pression sur le régime, pour fournir de l'aide humanitaire aux Syriens souffrant du conflit, pour renforcer l'aile modérée de l'opposition et nous préparer à une Syrie démocratique sans Bachar al-Assad», a déclaré le président américain. Trois jours après avoir rencontré le président russe, soutien jusqu'ici indéfectible de la Syrie, M. Cameron a relevé que la Russie et les Etats-Unis s'étaient mis d'accord la semaine dernière sur l'idée de relancer le processus dit «de Genève» pour obtenir une transition politique en Syrie, avec l'espoir d'organiser prochainement une conférence internationale. Cette conférence, un temps évoquée pour la fin du mois, ne devrait pas pouvoir se tenir avant le début du mois de juin, a toutefois affirmé, hier lundi, le département d'Etat, en invoquant les «nombreux acteurs et pays différents impliqués». Pour Paris, l'organisation de cette conférence réunissant des représentants de l'opposition et du régime est «très difficile», a déclaré ce matin le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, en annonçant une série de prochaines rencontres sur la Syrie. «Il y a de l'ambiguïté», a reconnu M. Fabius, soulignant qu'«on ne demandait pas à Assad de démissionner avant que commence la conférence». Mais «on veut faire un gouvernement de transition qui reprenne les pouvoirs de Bachar al-Assad donc de fait il sera écarté», a-t-il estimé. «Le texte de Genève 1 dit qu'il y aura un gouvernement qui aura les pleins pouvoirs et qui sera construit par consentement mutuel», a-t-il rappelé, estimant que «jamais les résistants ne vont accepter qu'il y ait Bachar» dans le processus. «Clairement, la France est pour Genève 2, et en même temps c'est très difficile (...) mais on avance, et la France y prend sa part», a déclaré M. Fabius à la radio RTL, évoquant cette conférence souhaitée par Washington et Moscou pour une transition politique en Syrie. Une réunion des pays impliqués dans le dossier se tiendra «à la fin de la semaine prochaine», a-t-il dit : «On essaye de travailler (à l'organisation de Genève 2) pour la fin mai. Il y aura des étapes intermédiaires, à la fin de la semaine prochaine probablement en Jordanie, peut être ensuite à Paris.» Par ailleurs, une réunion de hauts fonctionnaires du P3 (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne) devrait se tenir jeudi prochain et une autre rencontre au niveau P5 (avec la Russie et la Chine) vendredi, dans un lieu pas encore déterminé.