Dans les arbres, écoute le vent : Il conte les histoires d'antan. Cela se passait il y a longtemps ; Du temps où les animaux aux hommes parlaient ; Où les arbres confiaient à la brise, au ciel et au soleil, Tout ce qui se passait en ville et dans la forêt. Dans les bois écoute le vent choir, Il raconte ma première histoire. Il était une fois, dans un village reculé d'Algérie, Un vieil homme qui avait apporté de la viande à la maison. Il y en avait donc une pleine assiette ! La vieille la mangea, et accusa le chat Bécha. Malheureux, ce dernier se réfugia Près du mur, et l'assiette vide il pleura. Le mur intrigué lui demanda : «Chat, pourquoi pleures-tu à mes pieds et près de ce plat vide ?» Et le chat de répondre : «O mur ! si tu savais, le vieil homme a apporté de la viande, la vieille l'a mangée ; puis, m'a accusé de ce méfait» . Alors, dit le mur : «Moi, je vais m'écrouler, Sans autre forme de procès ! » Et, il s'écroula. «Hé ! mon vieux mur, mon refuge, pourquoi t'écroules-tu ainsi ?», Dit l'oisillon qui se nichait habituellement dans le mur. «O petit oiseau ! Si tu savais, reprit le mur : Le vieil homme a apporté de la viande à la maison, La vieille la mangea et accusa de ce méfait le petit chat. Bécha se mit à pleurer Et moi, le mur, à m'écrouler.» Alors, dit l'oiseau, je vais aller me réfugier dans l'arbre où je vais me déplumer. Bientôt, de petites plumes et un fin duvet voltigèrent dans l'air ; cette neige alla çà et là se poser telle des flocons légers. Par jeu, l'olivier avec ses longues branches attrapa quelques plumes blanches, mais quand il aperçut l'oisillon il s'écria : «Pauvre petit oiseau, mais que t'arrive-t-il donc ?» «O arbre ! si tu savais, pépia l'oiseau : Le vieil homme a apporté de la viande à la maison, La vieille la mangea et accusa de ce méfait le petit chat. Bécha se mit à pleurer, Le mur à s'écrouler Et moi, l'oiseau à me déplumer.» «Alors, dit l'arbre, je vais secouer mes feuilles jusqu'à les arracher, Sans autre forme de procès !» (A suivre...)