Lacunes - Des grèves à répétition, un service d'accueil qui laisse à désirer, des gares ferroviaires dans un état déplorable et une insécurité ambiante, le transport ferroviaire en Algérie n'arrive toujours pas à sortir du tunnel. Pourtant des investissements colossaux ont été consentis pour améliorer, un tant soit peu, la situation. Certes, quelques progrès ont été réalisés, mais il n'en demeure pas moins que le train ne séduit toujours pas les Algériens. Et les retards sont la principale raison évoquée. Fréquentés quotidiennement par au moins 100 000 usagers, les trains de banlieue à Alger défraient, à chaque fois, la chronique par leurs retards répétitifs. Ces retards sont devenus quasiment une coutume pour les habitués de ce moyen de transport pourtant réputé, de par le monde, pour sa ponctualité. «Trop, c'est trop !», s'écrient les usagers face à cette situation devenue insupportable. «Moi, j'ai failli perdre mon emploi à cause des retards de la SNTF. Le train de 7h 20 n'arrive jamais à l'heure. Il est toujours en retard d'au moins 30 minutes si ce n'est pas plus. Quelquefois, il est tout simplement annulé pour un quelconque problème sans informer au préalable. Le soir, c'est la même galère. Le train de 18 heures accuse jusqu'à une heure de retard ! L'hiver, nous rentrons chez nous à 20h 30. Les femmes se retrouvent toutes seules dans des gares désertes et plongées dans l'obscurité», témoigne une fonctionnaire qui prend, quotidiennement, le train assurant la liaison El-Affroun - Alger pour se rendre à son travail. Une navette qui tourne, souvent, au calvaire. «Des délinquants prennent d'assaut les voies ferrées pour nous balancer des pierres. Le matin, les trains sont bondés et on s'y entasse comme des sardines. Les agressions et les vols sont légion. Et tout cela au nez et à la barbe des agents de la SNTF qui sirotent, tranquillement, leur café sur les quais en jouant aux dominos ! Est-ce normal ?» s'interroge, pour sa part, un autre usager du rail. Lui qui a passé un bon bout de sa vie dans les trains pour se rendre de Boufarik (son domicile), à Alger (lieu de son travail). Aussi, connaît-il, par cœur, tous les méandres du train. Il a assisté à des évolutions, mais il dit toujours souffrir des carences auxquelles la SNTF n'arrive pas à remédier. «Nous sommes en 2013 et le train n'est presque jamais à l'heure en Algérie. Jusqu'à quand cela va-t-il durer ?» regrette-t-il.