Repère - Le 8 juin est devenue une date mémorable parce qu'elle marque la Journée nationale de l'artiste algérien. La Journée de l'artiste est célébrée le 8 juin de chaque année en commémoration de l'anniversaire de la mort de l'artiste Ali Maâchi, assassiné ce même jour de l'année 1958 par le colonialisme français. Chaque année on célèbre cette journée par l'organisation de manifestations en hommage à ces artistes qui, toutes disciplines confondues, se sont adonnés à la création, à la promotion de la culture algérienne et au développement des arts. Né le 12 juin 1927 à Tiaret, Ali Maâchi a donné sa vie pour une Algérie libre. Il a combattu la colonisation française par sa plume, sa voix et sa musique. Il chantait son Algérie à laquelle il affirmait son appartenance. Il disait : «O gens, quel est mon amour affectant / O gens, quel est mon amour le plus grand / Si vous me le demandiez / Je sauterais de joie à la féerie / Et je dirais : mon pays c'est l'Algérie» Cela témoigne de l'engagement invétéré et du militantisme inconditionnel de Ali Maâchi pour que l'Algérie recouvre sa liberté et sa souveraineté. C'est d'ailleurs un exemple saillant du combat de l'artiste algérien qui a contribué à l'Indépendance du pays, préférant ainsi donner sa vie pour la liberté d'expression que d'obéir à l'oppression qui interdit de parler et de penser. Pour n'avoir pas dit mon pays c'est la France, il est arrêté avec deux de ses amis moudjahidine, Djilali Bensotra et Mohamed Djahlene. Tous trois ont été atrocement torturés par les forces coloniales et de manière sauvage et barbare pendus par les pieds en pleine place Carnot à Tiaret. Cela s'est passé le 8 juin 1958. Ali Maâchi, dont la vie artistique était indissociable de sa vie militante, incarne le combat pour l'indépendance de l'Algérie. Et la célébration de la Journée nationale de l'artiste algérien un 8 juin, une journée mémorable, ne peut être qu'un hommage rendu à cet artiste martyr de la Révolution algérienne. Aujourd'hui, 56 ans après sa mort, Ali Maâchi reste un nom vivant dans les mémoires collectives. Cela ne peut être qu'un devoir de mémoire : rappeler, chaque année, aux générations montantes, qui a été Ali Maâchi et ce qu'il a fait pour l'Algérie. C'est pour que nul n'oublie – sachant qu'on a tendance à oublier et que notre société est frappée d'une sorte d'amnésie – ce nom, cet homme et tant d'autres, hommes et femmes, qui se sont sacrifiés pour l'amour de leur pays : l'Algérie. C'est la raison pour laquelle, Ali Maâchi mérite, comme nos artistes aujourd'hui, beaucoup plus d'attention, de reconnaissance et de considération. Notons qu'à chaque 8 juin, une cérémonie de remise du prix du Président de la République aux jeunes créateurs «Ali Maâchi» est organisée. Ce prix décerné chaque année, récompense les meilleures créations dans huit domaines, à savoir la poésie, la chorégraphie, la musique, la dramaturgie, le roman, le théâtre, le cinéma et les arts plastiques. Le Prix Ali-Maâchi a été créé en vertu du décret présidentiel n° 205-06 du 7 juin 2006. - Ayant marqué l'histoire de l'Algérie et ce, par un parcours brillant et courageux, puisqu'il s'est engagé dans la Guerre de Libération nationale, Ali Maâchi, est doté d'un grand talent, à la fois parolier, compositeur, instrumentiste et interprète. Il a donc beaucoup donné à son pays, n'épargnant ni son œuvre ni sa vie et il nourrissait une passion infinie pour la musique. Il étudia les différents modes de cette discipline artistique à laquelle il se donna corps et âme, au même titre qu'à sa patrie qu'il a défendue en donnant sa vie. Ali Maâchi était un marin. Et c'est le chant de la mer qui lui a donné l'amour sans cesse grandissant pour l'art lyrique. C'est ainsi qu'il fonda en 1953, une fois de retour à Tiaret, après des années passées en mer, une troupe musico-théâtrale qu'il nomma Saffir Ettarab. Cette troupe qui, à l'époque, a atteint une célébrité nationale de renom, chantera très souvent et à diverses occasions l'amour de la patrie, le sacrifice, l'amour, l'éloignement et célébrera, en présence de Ferhat Abbas au mois de mars 1954, le XIe anniversaire du Manifeste algérien. Le répertoire, qui a enrichi le patrimoine musical algérien, est riche, d'une grande diversité et empreint d'une originalité qui a fait sa singularité dans les années cinquante, mais il se trouve qu'il est partiellement enregistré à la radio.