Des candidats aux examens du bac 2013 procèdent à une campagne sur les réseaux sociaux pour inciter leurs camarades à sortir dans la rue et manifester le refus de leur «échec» à l'examen. «Mobilisons-nous pour dénoncer la mascarade lors des examens du baccalauréat». «Investissons la rue pour dire haut et fort notre refus de ce qui s'est passé lors des examens». Le plus fort slogan, est celui qui est repris par plusieurs facebookers, «Notre avenir est entre les mains de fossoyeurs. Rassemblons-nous tous devant le ministère de l'Education». Il s'agit d'appels émanant à coup sûr de candidats qui ont trouvé les sujets de philo «hors programme» et qui s'attendent à être recalés, même s'ils se sont livrés à une triche éhontée. Certains syndicats de l'éducation condamnent de tels agissements, les qualifiant d'«injustifiables». Selon le Cnapest, «les candidats au bac n'ont aucun motif valable de sortir manifester». Par son président Nour Al Arbi, «les sujets du bac étaient tous au programme. Le problème c'est que les élèves s'absentent et sèchent des cours avec la complicité de leurs parents au bout du second trimestre», a-t-il révélé, ajoutant que «ces absences sont légitimées par des certificats de maladie pour qu'ils puissent bien réviser, alors que ces élèves n'ont pas disposé de tout le programme». Le Cnapest propose d'introduire le rachat. «C'est l'une des mesures qui pourraient tirer le niveau des bacheliers vers le haut». Le Cnapest a estimé qu'il y a une faible probabilité que les incidents du bac se reproduisent lors de l'examen du BEM qui débute aujourd'hui. Pour le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, une telle action serait «injustifiable». Selon Meziane Meriane, son président, l'Ecole algérienne doit être tenue loin de toutes les pressions. Il a qualifié l'appel à la manifestation de «très grave». Selon lui, ces élèves ne veulent que marchander leur bac. «Au lieu de travailler et de se concentrer sur leurs cours, ces élèves veulent marchander leur bac, c'est insensé». Pour sa part, Boualem Amour, secrétaire général du Satef, a indiqué que son syndicat est contre ce genre de manifestations». Ajoutant qu'il «y va de la crédibilité du bac algérien et de l'Ecole algérienne». Selon lui, ces «appels» sont le résultat de «la médiocrité de notre école». M. Amour a soutenu qu'il faut appliquer le programme dans sa totalité, et que les postulants au bac doivent cesser de chercher la facilité. «Ils n'ont qu'à travailler encore plus pour réussir». Lui aussi a écarté la probabilité que les incidents qui ont émaillé l'épreuve de philosophie au bac se reproduisent aux épreuves du BEM. Selon lui, «il n'y a pas de risque de contagion». Il a expliqué cela par le fait que les élèves du cycle moyen ont une autre porte de sortie qui est le «rachat». Il a ajouté que lors de la réunion du 29 avril dernier avec le ministère de l'Education, lors des grèves qui ont touché tous les secteurs, le Satef s'est demandé s'il y avait la possibilité de généraliser le fameux «seuil de la honte» au niveau du BEM aussi, «mais aucune réponse ne lui a été donnée par la tutelle».