Des élèves qui ont passé les examens du baccalauréat commencent à s'organiser et préparent une campagne sur les réseaux sociaux pour inciter leurs camarades à sortir dans la rue afin de manifester le refus de leur «échec» à l'examen du bac. Contactés par nos soins, certains syndicats de l'éducation, le Snapest, le Cnapest et le Satef, ont condamné avec force de tels agissements, les qualifiant d'«injustifiables». Le Satef : «Il y va de la crédibilité de notre baccalauréat» Boualem Amour, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), nous a indiqué qu'«il n'a pas entendu parler de ces rumeurs. Il a par contre refusé de cautionner les actions de certains candidats au baccalauréat». «Nous n'avons pas eu échos de ces rumeurs, mais le Satef est contre ces manifestations», a-t-il dit, ajoutant qu'il «y va de la crédibilité du bac algérien et de l'école algérienne». Selon lui, ces «appels» sont le résultat de «la médiocrité de notre école». M. Amour a soutenu qu'il faut appliquer le programme dans sa totalité, et que les postulants au bac doivent cesser de chercher la facilité. «Ils n'ont qu'à travailler et cravacher encore plus pour réussir leur bac», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le Secrétaire général du Satef a écarté la probabilité que les incidents qui ont émaillé l'épreuve de philosophie au bac se reproduisent aux épreuves du BEM. Selon lui, «il n'y a pas de risque de contagion». Il a expliqué cela par le fait que les élèves du cycle moyen ont une autre porte de sortie qui est le «rachat». Il a ajouté que lors de la réunion du 29 avril dernier avec le ministère de l'Education, lors des grèves qui ont touché tous les secteurs, le Satef s'est demandé s'il y avait possibilité de généraliser le fameux «seuil de la honte» au niveau du BEM aussi, mais selon lui, aucune réponse ne leur a été donnée par la tutelle. Cnapest : «La responsabilité des parents est en cause» Selon le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), les candidats au bac n'ont aucun motif valable de sortir manifester. Selon Nour Al Arbi, président de ce syndicat autonome, les sujets du bac étaient tous au programme. «Le problème c'est que les élèves s'absentent et sèchent des cours avec la complicité de leurs parents au bout du second trimestre», a-t-il révélé, ajoutant que «ces absences sont légitimées par des certificats de maladie pour qu'ils puissent bien réviser, alors que ces élèves n'ont pas disposé de tout le programme». Il a indiqué que ce genre de problème est réglé pédagogiquement. Le Cnapest propose, entre autres, de faire deux inscriptions au bac : La première, «une préinscription», au mois d'octobre, et une confirmation au mois d'avril, pour les candidats scolarisés, et d'exclure ceux qui s'absentent à plus de 20 jours de l'examen. Le Cnapest appelle aussi à revoir le barème qui est, selon lui, «conçu pour l'élève faible». Nour Al Arbi a expliqué que 60% des questions sont des questions directes, «destinées à l'élève faible», et 40% sont des questions de fond. Pa ailleurs, le Cnapest propose d'introduire le rachat. «C'est l'une des mesures qui pourraient tirer le niveau des bacheliers vers le haut», a-t-il estimé. Par ailleurs, le Cnapest a estimé qu'il y a une faible probabilité que les incidents du bac se reproduisent lors de l'examen du BEM devant débuter aujourd'hui. Snapest : «C'est injustifiable» Pour le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique, une telle action serait «injustifiable». Selon Mezian Merian, son président, l'école algérienne doit être tenue loin de toutes les pressions. Il a qualifié la rumeur de manifestation de «très grave». Selon lui, ces élèves ne veulent que marchander leur bac. «Au lieu de travailler et de se concentrer sur leurs cours, ces élèves veulent marchander leur bac, c'est insensé» a-t-il estimé. Selon lui, l'école algérienne doit retrouver son niveau. Il est «primordial» que l'ordre et la discipline soient rétablis dans les établissements scolaires. Il a ensuite appelé à régler le problème de la surcharge des classes et de mettre un terme à ces pressions.