Les épreuves du Brevet de l'enseignement moyen (BEM) débutent aujourd'hui. Cet examen intervient une semaine après le déroulement du baccalauréat qui a fait couler beaucoup d'encre, compte tenu des cas de tricherie signalés dans plusieurs wilayas. Ces faits ont suscité l'inquiétude et l'indignation de l'ensemble de la famille éducative qui n'a pas manqué d'exiger l'application des sanctions. A la veille du BEM, des craintes sont exprimées et des interrogations sont posées quant à l'éventuelle reproduction du même scénario. Une possibilité que les syndicats de l'éducation n'écartent pas même si l'épreuve est moins importante que le bac et que les élèves sont plus maîtrisables à cet âge. « Il n'y a rien à faire », lance Idir Achour, secrétaire général du Conseil des lycées d'Algérie (CLA). « Le mal est profond. La tricherie s'est généralisée. Elle est devenue un mode de fonctionnement de la société algérienne qui a malheureusement réussi à atteindre l'école », constate-t-il. Pour lui, l'examen du BEM va se dérouler dans les mêmes conditions que les années précédentes. « Nous serons face à une situation habituelle. Nous allons nous contenter de constater des tricheries et de les dénoncer et c'est tout », signale Idir Achour, qui souligne que « les élèves du BEM sont plus maîtrisables que ceux du bac vu leur jeune âge ». Le SG du CLA lance un appel à l'ensemble de la société pour sauver l'école algérienne. « Toute la société doit être impliquée pour lutter contre la corruption sociale qui a atteint l'école. Il faut discuter de la façon la plus profonde de ce problème et trouver des solutions pour l'éradiquer. La société a fait trop de concessions par le passé et cela s'est répercuté sur le comportement des enfants qui tolèrent la fraude et exigent l'application du principe de l'impunité comme cela se fait ailleurs », observe-t-il. Même sentiment chez Sadek Dziri, SG de l'Union nationale du personnel de l'enseignement et de la formation (UNPEF). Lui aussi fait part de ses inquiétudes à la veille de cet examen. « Nous avons des craintes quant à la reproduction du même scénario au BEM mais il faut dire qu'elles ne sont pas du même ordre que celles exprimées lors du bac », précise-t-il. Il argumente son opinion par le fait que « l'examen du BEM est moins important que le bac où est enregistré un grand nombre de candidats libres et de doublants ». « La fraude a, de tout temps, existé dans les examens de fin de cycle mais ce sont des cas isolés qui n'ont pas atteint une telle ampleur », note-t-il, estimant que cette année, les cas de tricherie enregistrés ont été amplifiés par les médias et les réseaux sociaux. Pour Nouar Larbi, SG du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), « l'examen de la 4e année est plus gérable et moins contraignant que le bac ». « Pour éviter que ces situations se reproduisent, il faut en finir avec la politique de l'impunité et passer à l'application des sanctions contre les dépassements », ajoute-t-il. Selon lui, l'école a besoin de solution pédagogiques et non politiques. « La révision du mode de passage au BEM en intégrant la moyenne annuelle avec le même coefficient est une bonne chose. Il faut aussi revoir le barème du bac en équilibrant les questions d'analyse et les questions simples et rétablir le rachat », a-t-il suggéré. Nouar Larbi insiste sur l'implication des syndicats pour trouver des solutions. « Il faut mener un dialogue permanent avec les syndicats et discuter de ces problèmes en vue de trouver des solutions sans nuire à aucune partie ».