Dilapidation - «Etant dans l'incapacité de créer de nouveaux espaces verts, l'Etat se devait, au moins, de sauvegarder ceux qui existaient déjà.» Le nombre de jardins publics, parcs, squares, cours et placettes a sensiblement régressé. Les habitants de la capitale vivent désormais dans un environnement occupé essentiellement par le béton. Des cités numériques aux allures tentaculaires ont été érigées sans que leurs concepteurs aient pris la peine de cerner tous les aspects ayant trait au bien-être du citoyen, afin de les inclure dans les plans d'urbanisation. Les occupants de ces centres d'habitation vivent, pour ainsi dire, cloîtrés entre les murs de leur appartement. Au-delà des remparts de leur immeuble, il n'y a pas de vie. Leur quotidien se limite au seul périmètre de leur immeuble, en dehors de ces tourelles bien entretenues à l'intérieur, nul confort n'est perceptible. Le souci majeur étant de résorber le flux de demandeurs de logements, la question, d'un cadre de vie meilleur, a été reléguée au second plan. Faisant fi des règles les plus élémentaires en matière d'urbanisme, les responsables qui sont derrière cette situation catastrophique sont arrivés, au bout du compte, à faire de la capitale, Alger, l'une des villes du monde où il fait le moins bon vivre. Le peu de jardins dont on a hérité de l'époque coloniale, ont été livrés en grande partie au pillage et à la dilapidation. «Etant dans l'incapacité de créer de nouveaux espaces verts, l'Etat se devait au moins de sauvegarder ceux qui existaient déjà», nous dit un retraité qui ne trouve place que dans l'une des terrasses de cafés maures qui existent en nombre important à Chéraga. Cependant, les pouvoirs publics viennent de prendre, dans le cadre d'un programme pour la capitale, un certain nombre de mesures devant améliorer le cadre de vie des habitants. Ce programme a été dénommé «plan vert». Il consiste en l'entretien et l'amélioration de la qualité des espaces verts existants et la création d'autres. Le plus captivant dans ce programme, ce sont les «agriparcs». Ce concept sera mis en œuvre non seulement dans le but de préserver le patrimoine des terres agricoles, mais également pour créer un environnement de détente et de loisirs dans les agglomérations et lutter contre l'étalement incontrôlé des constructions. Ces espaces seront aménagés entre les agglomérations urbaines et les terres agricoles. Ils auront, également, le mérite de sauvegarder le peu de terres agricoles qui ont échappé, par on ne sait quel miracle, à la déprédation et au détournement. Le citoyen n'en sera que plus ravi. Toutefois, il lui est demandé plus de civisme afin de maintenir flamboyants ces espaces.