Il faudrait attendre 60 ans pour greffer les 9 000 patients souffrant d'insuffisance rénale et qui sont en attente d'un donateur. C'est le constat amer fait par les spécialistes qui ont relevé que le taux de refus de don d'organes est de 90 % en Algérie. C'est dire que les campagnes de sensibilisation n'ont pas porté leurs fruits. C'est du moins ce qu'a affirmé, hier, le Pr Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie dialyse et transplantation, (SANDT), en marge du 21e Congrès de néphrologie, organisé les 15 et 16 à l'hôtel Sheraton. Le président de la SANDT évoque le déficit flagrant accusé en matière de transplantation rénale, précisant qu'«il faut développer la transplantation rénale à partir de donneurs en mort encéphale». Cela figure parmi les objectifs majeurs de l'Institut de dons d'organes de Blida qui sera ouvert au mois de septembre prochain. Le taux de refus de don d'organes est de 90% en Algérie, a-t-il ajouté. «Nous n'avons pas réussi à transmettre le message aux gens pour qu'ils donnent leur organe après leur mort encéphalique.». «Ce qui se fait en termes de greffe n'est qu'une goutte d'eau dans un océan», a-t-il tranché. Justement nous sommes en train de faire le point puisque nous n'avançons pas, d'autant plus que la maladie rénale progresse puisque l'espérance de vie augmente. L'Algérie comptera 20 000 insuffisants rénaux chroniques en 2015. La fréquence de cette pathologie est estimée à 10 % de la population, soit 3 millions d'Algériens qui risquent d'être atteints d'une insuffisance rénale si on ne fait pas de campagne de prévention», a-t-il prévenu. Qu'en est -il de la prise en charge ? Il faut dès maintenant réfléchir à la mise en place d'un registre national de la maladie rénale chronique, de la carte sanitaire et de l'application du Plan national de néphrologie, ce qui nous permettra de mesurer en termes de prévalence l'impact de cette maladie et de connaître les principales étiologies, afin d'apprécier les besoins futurs. «L'Algérie dispose des moyens matériels et compte 500 néphrologues, il faut juste un cadre organisationnel», a-t-il plaidé. Pour sa part, le Pr Messaoud Saidani du service néphrologie au CHU de Beni Messous, a fait savoir que le but principal de ce congrès est de parler des pathologies qui sont les plus pourvoyeuses d'insuffisance rénale chronique et qui sont en train d'augmenter du point de vue fréquence : le diabète et l'hypertension artérielle. En termes de prévention, il explique qu'il s'agit de la prévention primaire qui consiste à cibler les maladies à l'origine de cette insuffisance rénale. Les généralistes qui sont le socle de la médecine, doivent sensibiliser leurs malades pour lutter contre la sédentarité, la suralimentation, l'obésité pour réduire les facteurs de risque de développement de ces maladies.