Impuissance - Même les élus locaux de la ville avouent leur impuissance devant le manque de postes de travail pour les jeunes de la commune. «Nous n'avons ni zone d'activité ni zone industrielle. Les quelques entreprises qui existent absorbent une infime partie des chômeurs. Le marché hebdomadaire a été fermé alors qu'il offrait certains emplois. Depuis notre installation, nous avons opté pour une stratégie qui semble porteuse. Chaque entreprise qui jette son dévolu sur notre commune, devrait assurer en priorité des postes de travail aux chômeurs de notre commune. C'est le cas de TDA qui vient d'offrir 150 postes de travail à notre commune», nous dit Samir Hamimi. «Un programme de logements LSP est prévu dans l'espace de l'ex-marché», nous a confié, pour sa part, Mohamed Kechida. Le chômage reste le premier souci des jeunes de la ville. «Nous n'avons même pas où aller, la ville est petite et elle semble avoir été conçue pour les seuls nantis. Faites un tour dans la ville et vous constaterez par vous-même, que les magasins sont bien approvisionnés, mais que ce sont les riches qui achètent car les prix pratiqués sont hors de portée des bourses moyennes. Nous, natifs d'Ouled Fayet, ne faisons que regarder, nous ne pouvons rien acheter ici. Nous faisons nos courses à Chéraga ou à Alger», s'insurge l'un d'eux qui regrette l'ancien temps, qu'il n'a certes pas connu, mais dont lui parlent souvent ses parents. La ville est, en effet, petite et l'extension a porté principalement sur les alentours où sont implantés de nouveaux quartiers et des tours d'immeubles. A l'entrée de la ville, se dresse une grande cité, celle de l'AADL. Habitée par des fonctionnaires de la classe moyenne, elle constitue, à elle seule, une petite ville. Elle est située sur les limites territoriales avec la commune de Dely-Ibrahim. Les résidents de cette cité se plaignent des conditions de vie, qu'ils estiment médiocres. «Nos caves sont tout le temps inondées. L'administration de l'AADL prélève chaque mois les charges locatives, mais n'honore pas, en contrepartie, ses obligations contractuelles. Les immeubles ne sont pas surveillés et les caves sont à l'abandon. En été et même en plein hiver, des nuées de moustiques envahissent nos maisons. Nous avons saisi l'AADL et l'APC. En vain», nous confie un résident de cette cité. Notre interlocuteur nous fait part de l'insécurité qui règne dans le quartier. «Toutes les cités AADL sont entourées d'un mur d'enceinte, seule celle d'Ouled Fayet ne l'est pas. Ouvert aux quatre vents, notre quartier est devenu la cible privilégiée des voleurs.» Les autres quartiers ne sont pas en reste, même ceux où sont bâties des villas. «La vie à Ouled Fayet n'est pas de tout repos. Les vols sont nombreux et les rues défoncées deviennent de vrais bourbiers dès les premières pluies», assurent les habitants.