Les locataires de la cité AADL des Bananiers ont décidé de ne plus payer les charges locatives (gardiennage, entretien de l'immeuble, etc.) Cette décision est entrée en application, selon un courrier adressé à notre rédaction, depuis janvier 2007. Ò« Les prestations rendues, et qui sont la justification de ces charges, sont invisibles et les moyens mis en œuvre pour cette gestion sont dérisoires et ne répondent aucunement aux exigences d'une gestion dynamique, rationnelle, répondant pleinement aux attentes des locataires », constatent les locataires dans une déclaration rendue publique le 10 février et adressée entre autres, à la direction générale de l'AADL. Pour lever toute équivoque, ils précisent : « Notre position n'est pas de remettre en cause ces charges ni leur montant, mais d'exiger que la contrepartie soit du même niveau, c'est-à-dire assurant la satisfaction des locataires. » « Six mois après notre installation dans nos logements, nous continuons à faire face aux problèmes de malfaçons et au non-fonctionnement de certaines utilités nécessaires à la vie collective ». Les rédacteurs de ce courrier rappellent que « l'inventaire des malfaçons » a été remis à la direction générale de la filiale gestion immobilière de l'AADL en décembre 2006 pour lesquelles « Ahmed Bey (actuellement directeur central à l'AADL) avait pris un engagement solennel de les prendre en charge sous huitaine ». Les résidents montrent la porte de secours : « Nous nous acquitterons, chaque fin de mois de la partie liée au loyer, et nous ne paierons pas les charges. Cette décision ne sera levée que si des engagements fermes et crédibles sont pris pour assurer de véritables redressements dans la gestion du parc immobilier et des prestations rendues aux locataires. » Cette insuffisance criante dans la gestion des parties communes n'est pas propre au site des Bananiers. A la cité Aadl de Ouled Fayet, à celle de Sebbala et à travers l'ensemble des cités Aadl de l'Algérois, les locataires font face à un grand problème d'absence de commodités, d'insécurité et de manque d'hygiène, alors qu'ils s'acquittent chaque mois des charges : « Dans notre cité, il n'y a ni concierge ni sécurité et les ascenseurs tombent souvent en panne. Il n'y a que les charges que nous sommes obligés de payer chaque mois », affirme un locataire à Ouled Fayet. Ce dernier ajoute que les caves des immeubles sont inondées depuis plusieurs mois devant l'indifférence des responsables de l'AADL. Notre interlocuteur atteste que des dizaines de plaintes ont été déposées à la brigade de gendarmerie pour vols de véhicules et cambriolage. « Si les appartements de type F2 du RDC avaient été attribués aux concierges comme cela était convenu, 90% des problèmes que rencontrent les locataires auraient été solutionnés », assure notre vis-à-vis qui précise que ces appartements sont soit abandonnés, soit squattés par les ouvriers pour servir de dépôt des matériaux de construction. Ce locataire affirme que les responsables de l'AADL ont refusé de rencontrer le président de leur association alors qu'elle est agréée. « Nous nous demandons où sont passés les sociétés de gestion des cités qui devaient s'installer à la fin du mois de janvier comme cela été confirmé par l'AADL ? », s'interroge ce locataire. Par contre, les tours 12, 13, 24 et 25 des Bananiers n'ont pas été attribuées avant la fin de l'année 2006, comme l'avait promis Ahmed Bey lors d'une émission radiophonique au mois de juin dernier. « Il y a des cités gérées par les OPGI qui sont très bien entretenues », conclut notre interlocuteur qui demande une enquête approfondie de la présidence de la République. Djamel Chafa, Nadir Kerri