Résumé de la 35e partie - Christiane rend visite au docteur dans son cabinet. Elle veut revoir le grenier, où enfants, ils aimaient se retrouver... «Excusez-moi, docteur, mais M. le chanoine Lefèvre vient d'arriver...» - «Bon. Je descends.» Un claquement de la porte suivit puis un bruit de pas dans l'escalier pendant que mon amour me demandait : - «Mon pauvre chéri, qu'est-ce qu'elle va penser ?» - «Ce qu'elle voudra ! Ça m'est bien égal !» Dans le fond, je m'en voulais. Je n'étais qu'un imbécile. J'aurais dû fermer la porte à clef !.., mais elles ne fonctionnent jamais, les serrures de portes de grenier ! Et puis comment penser à un détail pareil au moment où je retrouvais enfin celle que j'aimais ? Et n'avais-je pas le droit d'embrasser qui je voulais ? Je n'avais aucun compte à rendre à personne, surtout pas à une employée... Ce fut Christiane qui me ramena à la réalité : - «Elle a l'habitude d'entrer ainsi partout sans frapper ?» Non, elle n'avait pas cette habitude ! Au contraire, elle frappait toujours, même plutôt trop... Elle en devenait agaçante et j'étais parfois obligé de crier deux fois : «Entrez !» Mais Christiane avait raison : cette fois, Marcelle n'avait pas frappé. Elle n'était même jamais montée dans le grenier ! Mais elle n'avait pu résister au besoin de savoir ce que nous y faisions. J'enrageais. Christiane souriait, ravie : - «Je ne suis pas mécontente que cette femme nous ait suivis et nous ait trouvés ainsi comme ça, elle ne se fera plus aucune illusion à l'avenir sur la nature des consultations que tu me donneras ! C'est beaucoup mieux. Plus franc aussi. Seulement crois-tu qu'elle saura rester discrète ?»- «Marcelle ? C'est un tombeau... Ne t'inquiète surtout pas : elle ne dira rien.» - «Il vaut mieux, chéri, pour toi et pour moi les gens sont si bêtes et surtout si méchants ! Ils ne comprendraient pas... Gardons notre secret. Je m'en vais le chanoine va s'impatienter ! Viens ce soir au château.» - «Mais, Christiane, ce sera peut-être très tard ?» - «Qu'est-ce que ça peut faire, mon amour ? Je t'attendrai pendant toute la nuit, s'il le faut...» Quand je traversai le vestibule pour reconduire Christiane jusqu'à sa voiture, Marcelle la salua d'un imperceptible mouvement de tête avant d'introduire un client dans mon cabinet. Lorsque je revins du château le lendemain matin à huit heures, je la croisai de nouveau dans ce même vestibule... Elle partait pour sa tournée de visites à domicile. Je sifflotais, tout joyeux, en gravissant le perron la vue de Marcelle Davois, drapée dans sa cape bleu marine et sa trousse à la main, rompit mon euphorie. Ce fut quand même avec le sourire que je lui lançai un sonore : - «Bonjour, ma chère assistante ! On part faire sa petite tournée ? Bonne chance !» La voix sèche répondit : - «Merci, docteur», et la porte d'entrée se referma sans bruit sur la silhouette anguleuse à laquelle je ne fis même pas attention, tellement j'étais joyeux d'être devenu l'amant de Christiane. (A suivre...)