Fléau - De 2008 à 2012, la Gendarmerie nationale a enregistré une moyenne annuelle de 3 153 mineurs impliqués dans des affaires délictuelles, voire criminelles. L'Algérien, le Pr Ahcène Taleb de l'Université Naief en Arabie saoudite, estime que la notion de prévention chez nous et dans les autres pays du Maghreb est mal comprise. On a tendance, selon lui, à ne pas nuancer entre la prévention et les conseils ainsi que l'orientation qu'on peut donner pour la sensibilisation. Il appelle à la prévention du crime avec son sens scientifique à travers des mesures préventives et des actions concrètes. Le Pr Taleb, qui intervenait, hier, lors du premier séminaire de 2 jours organisé par l'Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale intitulé «La délinquance juvénile : pour un traitement multidimensionnel», met également l'accent sur la nécessité d'un programme préventif (psychologique, médical, professionnel...) afin d'éviter le recours à la criminalité. «Les campagnes de sensibilisation demeurent un plus», a-t-il souligné en marge de la rencontre qui voit la participation des cadres de la Gendarmerie nationale et de la DGSN, des magistrats, des psychologues, des psychiatres, des chercheurs, des enseignants universitaires et des représentants des ministères et de la société civile. Le Pr Choukri Kelfat de l'Université de Tlemcen a parlé des différentes approches typologiques de la délinquance juvénile «la société doit intervenir», a-t-il insisté. Dans ce sillage, le directeur général de l'Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale, le Colonel Messaoudi Abdelhamid, estime que la compréhension et la prise en charge de cette frange sensible de la société «nécessite l'intervention et la conjugaison des efforts de l'ensemble des composantes de la société», a-t-il souligné lors de l'ouverture des travaux de la rencontre. Avant de rappeler le rôle des brigades de protection des mineurs, l'intervenant constate que les mineurs sont de plus en plus impliqués dans la délinquance, et parfois même dans des affaires criminelles «malgré les mesures prises par les pouvoirs publics, la vulgarisation des technologies de l'information et de la communication».Il a cité aussi le problème de l'absence de l'autorité dans son sens le plus large (parentale, scolaire, religieuse, etc.). Enfin, outre le profit à tirer de l'expérience étrangère en matière de traitement de ce phénomène, cette rencontre scientifique permettra d'évaluer l'ampleur du phénomène et de définir les typologies à travers les statistiques criminelles, d'établir un état des lieux de l'existant en matière de justice des mineurs. Elle permettra également de mettre en évidence les facteurs favorisant ce type de délinquance. Le Général-Major du commandement de la Gendarmerie nationale, Menad Nouba, a appelé à la conjugaison des efforts pour une protection efficace des mineurs en danger moral avec la continuité du partenariat entre différents acteurs.