Le Chef d'état-major du Commandement de la Gendarmerie nationale, le général Menad Nouba a appelé, dimanche à Alger, à conjuguer les efforts en vue de déterminer les facteurs à l'origine de la délinquance juvénile qui constitue une menace à l'équilibre et à la cohésion de la société. "L'apparition, ces dernières années, d'une criminalité de densité légère dont les auteurs sont majoritairement des jeunes en appelle à la conjugaison des efforts de tous les acteurs en vue de déterminer les facteurs à l'origine de la délinquance", a souligné le général Menad Nouba dans son intervention d'ouverture des travaux du séminaire sur la délinquance juvénile organisé par l'Institut National de Criminalistique et de Criminologie. Après avoir qualifié d'"inquiétante" la proportion des crimes commis par ces jeunes, l'intervenant a indiqué que ces crimes "pourraient mettre en péril l'équilibre et la cohésion de la société". Dans ce contexte, le général Nouba a invité les participants à "coordonner leurs efforts en termes de partage d'informations et de poursuite du partenariat entre différents acteurs face à ce fléau qui menace la frange la plus vulnérable de la société". L'intervenant n'a pas manqué de saluer le Commandement de la Gendarmerie nationale "pour son effort exceptionnel visant à doter ses structures des moyens nécessaires à même de lutter contre ce type de criminalité". De son côté, le Directeur général de l'Institut National de criminalistique et de Criminologie, le colonel Messaoudi Abdelhamid a indiqué que le choix de la délinquance juvénile comme thématique de cette rencontre "est dicté par plusieurs raisons, d'autant que la problématique de la délinquance juvénile concerne une frange sensible de la population dont la personnalité est en pleine construction (jeunes et adolescents), soit les générations futures". Il s'agit, a-t-il ajouté, d'une problématique constante, puisque les statistiques de la gendarmerie nationale allant de 2008 à 2012 font ressortir une moyenne de 3153 mineurs impliqués dans tout type d'infractions. "Malgré les mesures prises par les pouvoirs publics, les mineurs sont de plus en plus impliqués dans la délinquance, et parfois même dans des affaires criminelles", a déploré le colonel Messaoudi. Il a rappelé, à ce titre, la création de brigades spécialisées "dont la vocation est de prévenir tout acte de délinquance à l'encontre des mineurs ou commis par eux" précisant que cette rencontre se pencherait sur l'évaluation de l'ampleur de la délinquance juvénile et la définition des meilleures solutions. Des cadres de la Gendarmerie et de la sûreté nationales, des magistrats, des psychologues, des chercheurs ainsi que des représentants des secteurs concernés et du mouvement associatif interviendront lors de cette rencontre de deux jours. Des spécialistes en criminologie venus de Belgique, de Suisse et d'Arabie saoudite présenteront l'expérience de leurs pays en la matière.