Les spécialistes se penchent sur ce fléau qu'est la délinquance junévile Cette frange sensible de la population a fait l'objet d'un séminaire international. «Il s'agit d'une problématique constante, puisque les statistiques de la Gendarmerie nationale allant de 2008 à 2012 font ressortir une moyenne de 3 153 mineurs impliqués dans tout type d'infractions», a déclaré, hier, le colonel Messaoudi Abdelhamid, directeur général de l'Institut national de criminalistique et de criminologie de la Gendarmerie nationale de Bouchaoui lors de l'ouverture du séminaire international sur la délinquance juvénile. Le colonel Messaoudi a mis l'accent sur la délinquance juvénile en Algérie, qui constitue une des formes de déviance les plus visibles et les plus dangereuses sur le développement des jeunes. «Les faits commis par les mineurs varient souvent entre incivilités et atteintes aux biens et aux personnes avec ou sans violence.» Il ajoute que ce type de déviance est sensible dans la mesure où il touche une frange importante de la société, soit les mineurs qui représentent 48% de la population. Ce séminaire s'articulera autour de quatre axes principaux qui sont: l'évaluation de l'ampleur de la délinquance juvénile, la justice des mineurs, la prise en charge des mineurs auteurs et/ou victimes d'infractions et la prévention de la délinquance juvénile. «Il s'agit ensuite, d'une délinquance persistante puisque les statistiques de la Gendarmerie nationale de 2008 à 2012, font ressortir une moyenne annuelle de 3153 mineurs impliqués dans des affaires délictuelles, voire criminelles», a souligné, pour sa part, le colonel. Le directeur de l'institut souligne que tout ceci nécessite une approche approfondie qui permettra la compréhension du phénomène dans ses différents aspects juridique et psychosociologique. Cela, explique-t-il, aux fins de dégager les moyens adéquats à même de le contenir. Pour sa part, le lieutenant-colonel Demen Debbih Zahreddine, directeur des études et de la recherche en criminologie/Incc/GN, a souligné que l'objectif de ce séminaire «est le regroupement des chercheurs et des acteurs concernés par la problématique de la délinquance juvénile qui permettra d'apporter un éclairage sur la genèse et l'ampleur du phénomène». Aussi, cette contribution se veut pour les organisateurs, un «arrêt sur image» sur la tranche d'âge des auteurs d'infractions de la délinquance juvénile. L'analyse menée sur une période de référence (2008 - 2012), à la lumière des statistiques criminelles (policières, judiciaires et pénitentiaires), fait ressortir que la proportion la plus importante des personnes arrêtées est située entre la fin de l'adolescence et le début de l'âge adulte. D'autre part, le lieutenant-colonel souligne que les infractions les plus représentées statistiquement, en matière de criminalités commises par les jeunes se résument en des coups et blessures volontaires, des vols et des agressions sexuelles. «Il est utile de souligner dans ce sens, que la recherche en criminologie du développement mental a démontré qu'une large proportion de conduite délictueuse commise entre 16 et 25 ans ne se poursuit pas au-delà de cet âge sous forme de carrière criminelle.» Aussi, le problème des seuils d'âge est traité uniquement sous l'angle juridique, mettant les acteurs judiciaires, notamment les juges, devant des catégories fixes qui ne répondent pas forcément au degré de maturité morale et intellectuelle des jeunes adultes délinquants. Alors qu'en réalité, ces notions précitées représentent pour le juge des paramètres d'appréciation du discernement et de la responsabilité pénale. Par ailleurs, la délinquance juvénile étant une problématique mondiale, des criminologues étrangers sont présents pour faire état de l'expérience acquise dans leurs pays respectifs et à travers le monde.