Des centaines de gardes communaux qui étaient en route tôt dans la matinée d'aujourd'hui vers le cimetière d'El-Alia, pour la commémoration du 21e anniversaire de l'assassinat du Président Mohamed Boudiaf, et y tenir un rassemblement pour faire entendre leurs revendications, ont été bloqués au niveau de certains axes routiers menant vers la capitale. Plusieurs animateurs du mouvement ont aussi fait l'objet d'arrestation par les services de sécurité. Certains animateurs de ce mouvement ont fait l'objet d'arrestation par les services de police, il s'agit entres autres du porte-parole de la coordination nationale, Aliouet Lahlou et ses proches collaborateurs, Hakim Chaïb et Hamid Farhi. Selon le coordinateur de la wilaya de Béjaïa, Djamel Tahanount, «il y a eu plus de 150 personnes arrestatées toutes conduites aux différents commissariats». Selon lui, «il s'agit des gardes communaux arrêtés au niveau des agglomérations de Tizi Ouzou, Chlef, Blida, Béjaïa, Bouira et la gare routière du Caroubier». Cette énième action a été décidée, selon le coordinateur national de cette corporation contacté ce matin avant son arrestation, Hakim Chouaib, «pour faire valoir leurs droits qui tardent à être pris en charge». Selon notre interlocuteur, «le choix de la date n'est pas fortuit. Elle coïncide avec le 20e anniversaire de l'assassinat du président de la République Mohamed Boudiaf auquel un hommage devait être rendu». «Les gardes communaux, qui dénoncent le silence des pouvoirs publics, reformulent leur demande portant l'engagement d'un dialogue responsable dans le cadre du respect de la dignité de ce corps, créé dans les années 1990 dans le cadre de la lutte antiterroriste». Ainsi, toutes les actions engagées se veulent, ajoute notre interlocuteur, «un appel de détresse», pour l'amélioration de leurs conditions professionnelles et sociales. Cette situation, qu'il qualifie «d'intolérable», a été à «l'origine de cas de suicide» et traduit le malaise que vit cette catégorie «délaissée». Cette dernière endosse la responsabilité de la dégradation de sa situation au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui, d'après M. Chouaib, les considère comme «des perturbateurs». Ces déclarations contredisent les déclarations du ministre de l'Intérieur qui avait affirmé, lors d'une conférence de presse en mai dernier, conjointement avec le ministre du Commerce, que le dossier des gardes communaux est réglé. Par ailleurs, le «Front national de la décennie noire» vient de voir le jour, a révélé le syndicaliste, tout en précisant que «cette fondation comprendra des victimes du terrorisme et des invalides de l'armée». Et d'enchaîner : «Ces éléments sont mobilisés ensemble pour mieux faire entendre leurs voix et arracher leurs droits». - «Le défunt Mohamed Boudiaf était un révolutionnaire de la première heure et nous voulons voir les sacrifices des victimes du terrorisme ne pas demeurer vains. Pour marquer notre volonté de voir honorer les sacrifices et consacrer la victoire sur l'islamisme assassin, nous avons appelé les victimes du terrorisme, les patriotes, les gardes communaux et tous ceux qui se sont dressés pour sauvegarder la République à venir se recueillir sur sa tombe», nous a déclaré Aliouet Lahlou, Coordinateur national des gardes communaux, ce matin. Les réseaux sociaux ne sont pas restés en marge, puisqu'ils ont également repris l'information en invitant les citoyens à se recueillir au cimetière à partir de 10h à Alger. Un hommage à la mémoire de Boudiaf est également prévu aujourd'hui sur le parvis des droits de l'homme, place du Trocadéro, à Paris.