Le rassemblement des gardes communaux, prévu samedi, sera maintenu, a indiqué hier la coordination nationale de ce corps. Cette énième action qui sera observée au cimetière des martyrs El Alia a été décidée, selon le coordinateur national de cette corporation, Hakim Chouaib, pour faire valoir leurs droits qui tardent à être pris en charge. Le choix de la date n'est pas fortuit. Elle coïncide avec le 20e anniversaire de l'assassinat du président de la République Mohamed Boudiaf auquel un hommage sera rendu, a indiqué le syndicaliste. Les gardes communaux, qui dénoncent «le silence des pouvoirs publics», reformulent leur demande portant l'engagement d'un dialogue responsable dans le cadre du respect de la dignité de ce corps, créé dans les années 1990 dans le cadre de la lutte antiterroriste. Ainsi, toutes les actions engagées se veulent «un appel de détresse», a-t-il ajouté, pour l'amélioration de leurs conditions professionnelles et sociales. Cette situation, qu'il qualifie «d'intolérable», a été à «l'origine de cas de suicide» et traduit le malaise que vit cette catégorie «délaissée». Cette dernière endosse la responsabilité de la dégradation de sa situation au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qui, d'après M. Chouaib, les considère comme «des perturbateurs». Ces déclarations contredisent les déclarations du ministre de l'Intérieur qui avait affirmé, lors d'une conférence de presse en mai dernier, conjointement avec le ministre du Commerce, que leur dossier est réglé. Parmi les 90 000 éléments, 35 000 ont été mis à la retraite d'office, 15 000 intégrés dans les rangs de l'armée, alors que le reste a été réparti dans d'autres secteurs comme les entreprises de sécurité. Par ailleurs, le «Front national de la décennie noire», une fondation regroupant plusieurs éléments, vient de voir le jour, a révélé le syndicaliste, tout en précisant que «cette fondation comprendra des victimes du terrorisme et des invalides de l'armée». Et d'enchaîner : «Ces éléments seront mobilisés ensemble pour mieux faire entendre leurs voix et arracher leurs droits.»