Trouvaille - Pour échapper au diktat des plagistes, certaines familles préfèrent se rendre à la plage en fin de journée. L'autre raison est d'éviter toute altercation ou querelle avec ces jeunes prêts à tout pour défendre leur intérêt. «Nous attendons 17 heures pour venir ici. A ce moment-là, les estivants venus d'autres localités limitrophes auront quitté les lieux et les plagistes cessent de nous embêter avec leurs exigences», affirment des pères de famille rencontrés sur les plages de Zéralda, Staouéli et Douaouda. Cette «option» est adoptée par un nombre important d'estivants incapables de faire face aux dépenses faramineuses d'une journée entière à la plage. D'ailleurs, on constate que l'afflux massif des familles est souvent remarqué en fin d'après-midi. «-Nous aurions aimé venir nous détendre pleinement pour la journée, mais les prix exorbitants imposés par les plagistes et les gardiens de parkings nous en dissuadent», affirment de nombreux citoyens interrogés sur le sujet. Mais si cette «trouvaille» semble mettre les parents à l'abri du diktat et du chantage des plagistes, les enfants, eux, en demeurent les principales victimes. Ces derniers sont obligés de rester chez eux pendant pratiquement trois quarts de ces longues journées estivales, pour la simple raison que leurs parents ne peuvent pas faire plaisir aux plagistes ! Une situation qui provoque d'ailleurs des conflits entre les bambins et leurs parents. «Je tente vainement de leur expliquer que l'argent qu'on doit donner aux plagistes, on le dépense dans l'achat de la nourriture ou des boissons fraîches. Mais les enfants s'emportent, me disant qu'ils n'ont besoin ni de parasol, ni de table et encore moins de boissons fraîches ou de nourriture !», témoigne Saïd, la quarantaine. «Personnellement, je reconnais que je prive mes enfants de loisir et de détente, mais la faute incombe aux autorités qui ont failli dans leur mission d'organisation et de contrôle de la gestion des plages. Si celles-ci étaient réellement gratuites, on n'en aurait pas été privé de cette façon», intervient, en colère, un autre père de famille. Cette exploitation de façon abusive d'un espace public pour des intérêts personnels porte, ainsi, un lourd préjudice à de simples citoyens, qui regrettent le laisser-aller des pouvoirs publics qui devraient, plutôt, veiller à préserver leurs intérêts avant toute autre considération. «On dit que ces gérants de plages sont des chômeurs. C'est faux, car s'ils l'étaient réellement, ils se seraient contentés de proposer des services aux estivants et non pas accaparer des plages et en faire des espaces privés», s'emportent nos interlocuteurs. «A quand ce laxisme des autorités face à de tels dépassements ? Le simple citoyen n'a-t-il pas le droit de se rendre à la plage quand il veut et sans subir les ordres de personne ? Les citoyens devraient-ils s'armer de couteaux et de gourdins pour avoir une place au bord de la mer ?... », s'interrogent ces estivants.