Alger Un jeune homme est accusé de viol et de tentative de meurtre sur la personne de sa cousine, une jeune attardée mentale. Il nie? Mai 2004. D. R., 28 ans, sans profession, repris de justice, est en proie à une énième crise de nerfs depuis le début d?un procès qui n?en finit plus? «Mais je suis incapable de faire du mal à une mouche, pourquoi me serais-je donc attaqué à cette malheureuse attardée mentale qui, de surcroît, n?est autre que ma jeune cousine ?» C?est, en fait, la même déclaration que l?accusé répète depuis son arrestation, en mars 2002. Deux ans plus tard, il continue de nier avec une fermeté inouïe les faits qui lui sont reprochés. Cependant, les parents de la jeune victime sont formels. Selon leurs déclarations déposées au niveau des services de la Gendarmerie nationale, D. R. aurait profité de leur absence pour s?introduire chez eux par une fenêtre ouverte. Il aurait attenté à la pudeur de leur fille unique et l?aurait même malmenée. Toujours selon leur déposition, D. R. aurait par la suite tenté d?assassiner la jeune fille, retrouvée dans un piteux état, secouée de sanglots et hystérique. D?ailleurs, ils s?en tiennent à leurs déclarations le jour du procès. «Mon neveu doit payer cher les préjudices aussi bien moraux que physiques qu?il a causés à notre fille...» A son tour, l?accusé manifeste sa révolte et secoue violemment la tête : «Monsieur le président, mon oncle et ma tante ont monté cette histoire de toutes pièces ! ? Allons voyons ! Pourquoi feraient-ils une chose pareille ? ? Mon père a eu gain de cause dans une histoire de terrain en litige depuis de longues années... Ne croyez-vous pas que c?est une bonne raison de se venger ? Moi, j?en suis convaincu. Je n?ai rien contre ma jeune cousine.» Les parents de la victime sont outrés : «Ce garçon raconte des bêtises ! Nous ne sommes pas fous pour inventer une histoire pareille.» Présente, la concernée, la jeune Razika, ne comprend rien à ce qui se passe autour d?elle. Elle scrute tour à tour ses parents et son cousin? Est-il coupable ou non coupable ? Le représentant du ministère public dresse un sévère réquisitoire, en pointant un doigt accusateur en direction de D. R. : «Ce jeune homme n?a aucun scrupule. Il ment... Ce jour-là, il s?est bel et bien introduit au domicile de son oncle par une fenêtre ouverte? Il a violé la malheureuse jeune fille ici présente et il a ensuite tenté de la tuer. Une voisine l?a vu quitter la maison, mais il ne sait pas cela? Cependant, il continue de nier les faits qui lui sont reprochés. Il ne mérite aucune clémence. Je requiers une peine de 20 ans de réclusion criminelle et c?est bien peu !» Pour leur part, les avocats de la défense estiment que leur client devrait bénéficier de larges circonstances atténuantes. La cour se retire afin de délibérer et revient avec son verdict : D. R. est condamné à une peine de dix ans de prison ; il devra aussi verser 100 000 DA à la famille de la victime.