Confiserie - En effet, plusieurs centaines de personnes prennent d'assaut la ville pour y acheter cette zlabia qui a fait la réputation de Boufarik. Zlabia de Boufarik, cherbet de Blida, cailles de Lakhdaria, poissons de Zemmouri, volailles de Magtaâ Kheïra, viandes made in Djelfa, persil et coriandre de Bordj Ménaïel, Mourad, la quarantaine, marié et père de deux enfants, employé dans une société nationale et résidant à Bab El-Oued, fait partie de cette catégorie de citoyens qui n'hésitent pas à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour assouvir leurs désirs culinaires. En ce mois de ramadan, il fait, tous les jours, près de 50 km vers l'Ouest pour acheter la zlabia de Boufarik. Ni les longs trajets ni les sempiternels encombrements n'empêchent Mourad d'atteindre son objectif qui est la zlabia. «C'est la meilleure zlabia au monde, je ne peux passer un ramadan sans la zlabia de Boufarik», soutient-il en précisant qu'il n'est pas le seul à venir jusqu'à Boufarik pour acheter cette confiserie. «Les bouchons sont interminables dans cette ville pendant le ramadan. Plusieurs centaines de personnes prennent d'assaut la ville pour y acheter cette zlabia qui a fait la réputation de Boufarik. Je rencontre d'ailleurs souvent des proches, des voisins ou des collègues», rapporte Mourad. Il est vrai que la zlabia de Boufarik est un label. Mais les heures passées dans les embouteillages ne freinent-elles pas votre frénésie ? «Non, ça me permet aussi de passer le temps. Que vais-je faire à la maison ?», explique Mourad. Il nous révèle, par ailleurs, que son aventure ne s'arrête pas à Boufarik, puisqu'il continue jusqu'au chef-lieu de la wilaya de Blida pour acheter de la cherbet, cette citronnade traditionnelle algérienne. De bonne ou de mauvaise qualité, la zlabia de Boufarik reste toujours la pâtisserie la plus consommée en ce mois sacré. On vient de partout à la recherche de ce produit Intermédiaire entre un gâteau et une confiserie. Conséquence : une trentaine de fabricants se font désormais concurrence. «Fini le temps où la famille Aksil régnait en maître sur la fabrication de cette spécialité», nous dit un fabricant de zlabia, situé à quelques encablures du marché de la ville. A Boufarik, pas une rue sans son vendeur de zlabia. Et à la fin du ramadan les deux tiers baisseront leurs rideaux ou changeront d'activité commerciale. C'est à partir de 8h que les fabricants commencent à livrer leurs produits aux revendeurs venus des autres wilayas du centre. Camionnettes, fourgons ou voitures stationnent devant les magasins et certaines maisons se transforment, l'espace d'un mois, en «usine» de fabrication de zlabia. Les étals sont installés carrément sur la chaussée d'où s'échappent, parfois, des odeurs nauséabondes.