Incendie - Alors que plusieurs infrastructures sont en feu, les pompiers sortent les cadavres sur le trottoir. Un médecin sur place, endurci pourtant par ce genre d'images, les qualifie d'horribles... En revanche les secours interviennent auprès d'employés de bureaux dans une autre partie du bâtiment. «Sur le côté droit du bâtiment il n'y avait aucun obstacle. Donc dix ou vingt personnes ont pu être sauvées», affirme le docteur Douglas Ferrari. A bord de l'Airbus pourtant, il n'y a aucun survivant. Le bilan fait état de 199 morts dont 12 dans la station-service et dans le bâtiment de la TAM. C'est l'accident d'avion le plus meurtrier d'Amérique du Sud. Le lieutenant colonel Fernando Camargo travaille au CIPA, le bureau brésilien des bureaux d'enquêtes et d'analyses. «Les enregistreurs de vols des avions modernes sont au cœur de notre enquête. Quand nous sommes arrivés sur les lieux de l'accident nous avons vu l'intensité de l'incendie, nous nous sommes inquiétés sur l'intégrité des données qu'il contenait. Les dégâts étaient tels qu'ils pourraient avoir endommagé l'enregistreur des paramètres et l'enregistreur phonique. Et donc détruit des indices susceptibles d'expliquer le drame. Le lieutenant-colonel et ses hommes savent que la veille un avion est sorti de la piste 35 gauche en dérapant. «Nous savions que nous allions devoir faire une enquête complète sur l'état de la piste». Si c'est la piste mouillée qui est à incriminer, la même tragédie peut se reproduire très bientôt. Il est donc important de déterminer rapidement ce qui est arrivé au vol 3054. Il existait par chance une vidéo prise par les caméras de surveillance à l'heure exacte de l'accident.» Les caméras ont effectivement filmé l'herbe sur la piste. «Cette vidéo pouvait résoudre beaucoup de problèmes. Sauf que l'avion n'est pas visible. Même si l'accident n'est pas visible, la vidéo contient peut-être des indices. Des bandes de l'atterrissage d'autres A320 sur cette piste survenue durant les deux derniers jours sont, dès lors, visionnées. «Nous avons chronométré différents avions dans un atterrissage normal l'avion traversait le champs de la caméra en 32 secondes environ. Le vol Tam Airlines 3054 est passé en 3 secondes ! Quatre heures après l'accident les soldats du feu luttent toujours contre les flammes. «L'incendie était très violent. Il y avait beaucoup de carburant pour l'alimenter. Fernando Camargo insiste pour qu'on dégage la queue afin d'avoir accès aux boîtes noires »... Lire demain : «Brésil : la gestion de l'aéroport Congonhas mise à l'index»