Enquête - Les pompiers se sont concentrés sur l'arrière de l'avion. Finalement ils parviennent à faire suffisamment reculer les flammes... Mais il est peut-être trop tard pour les enregistreurs. Même s'ils résistent au feu, rien ne dit que les données puissent rester intactes», affirme un expert. De par la fragilité et la délicatesse de la tâche de restauration des enregistreurs, ces derniers sont expédiés vers un centre spécialisé à Washington aux Etats-Unis. Dans un premier temps, les enquêteurs s'intéressent à la tristement célèbre piste 35 gauche. Ils examinent la surface en quête d'indices qui pourraient expliquer pourquoi l'A320 est devenu à ce point incontrôlable. On a parcouru la piste en cherchant des indices, des traces, l'endroit où l'avion était sorti de la piste. Très vite un détail attire l'attention d'un des experts : la présence d'eau sur le tarmac. «C'est encore mouillé», dit-il. L'eau fait des flaques, une chose qui en aucun cas ne doit arriver sur une piste d'atterrissage. «Lorsque cette eau entre en contact avec les pneus des trains d'atterrissage, l'avion peut être déstabilisé. Et si cela arrive le pilote ne contrôle plus ou presque plus son appareil. Se demandant pourquoi l'eau forme des flaques, Fernando Camargo et son équipe étudient les dossiers de l'organisme qui exploite l'aéroport de Congonhas. Ils découvrent que le revêtement de la piste 35 gauche a été refait un mois seulement avant l'accident. «En 2007, on avait procédé à une réfection de la piste son coefficient d'adhérence était très bas. Et il y avait eu beaucoup de rapports signalant des dérapages, explique un expert. Depuis des années les pilotes se plaignaient de ce problème. «La chaussée devait être refaite parce que sa surface permettait à l'eau de s'accumuler. La piste avait été refaite pour résoudre le problème des flaques. Elle avait été recouverte quelques semaines avant le drame et le nouveau revêtement semblait nettement plus efficace.» L'aéroport avait connu un mois de temps sec. Et il n'y avait eu aucun problème. Mais trois jours avant le drame c'est le déluge. Avec ces pluies tous les problèmes qui avaient, soi-disant, été résolus sont réapparus. «Le soir de l'accident le principal problème restait l'eau. Les avions signalaient toujours avoir des difficultés à freiner.» En théorie il n'y avait plus de dépression dans le revêtement où l'eau pouvait stagner. Dans ce cas pourquoi y avait-il encore des flaques ? Il s'avère que la réfection n'avait pas été totalement terminée. L'heure des comptes était à partir de cet instant arrivée... Lire demain : «Brésil : la gestion de l'aéroport Congonhas mise à l'index»