Résumé de la 1re partie - La cérémonie s'achève et tout le monde se demande pourquoi Augusta est morte... comment est-il possible qu'une enfant de douze ans se soit suicidée ? Les deux adolescents, à peine plus âgés qu'Augusta, racontent qu'ils ont, en effet, tous les trois grimpé aux cerisiers et qu'ils se sont un peu gavés de cerises, plus ou moins mûres d'ailleurs. Puis ils disent avoir quitté Augusta car celle-ci venait de déclarer qu'il fallait qu'elle rentre chez elle où sa mère l'attendait. Le lendemain, les recherches reprennent et, cette fois-ci, à la lumière du jour, dans un champ en friche envahi de hautes herbes, sous un arbre, on découvre, hélas, le corps sans vie d'Augusta. Elle est là, morte, couchée sur le ventre. Autour de son cou, une manche de sa chemise fait un nœud grossier. A l'autre manche, un second nœud tient un morceau de branche brisée, détachée de l'arbre sous lequel se trouve la pauvre gamine. Les parents en larmes ne peuvent que constater le décès. Le médecin légiste et les gendarmes, au vu du corps, déclarent qu'il n'y a eu ni lutte ni violences sexuelles. De toute évidence la petite Augusta s'est suicidée. Pourquoi ? Son dernier carnet scolaire, qui était loin d'être brillant, fournit un motif tout à fait plausible. La petite s'est suicidée par honte de ses mauvais résultats. L'affaire semble simple et il paraît qu'elle va être classée dans les «faits divers» malheureux. Pourtant, un certain nombre d'éléments ne concordent pas avec cette «solution». Tout d'abord, on ne peut pas vraiment déclarer que les vêtements de la fillette ne présentent aucun «désordre». Le simple fait d'avoir une manche de sa chemise nouée autour du cou est rien moins que normal. D'autre part, Jacinto, le père, en regardant, malgré ses larmes, le pauvre visage de la jolie brunette, ne peut s'empêcher de remarquer que la lèvre supérieure de la fillette est fendue. D'autre part, elle porte les marques d'un gros hématome au niveau de l'œil droit. Bizarre... Bizarre, se dit de son côté un juge d'instruction en se faisant la réflexion qu'Augusta n'est en aucune manière un enfant de type «suicidaire». Ses notes, un peu plus déplorables que d'habitude, n'ont pas eu l'air de la «catastropher» particulièrement. D'autre part, on a certainement autre chose en tête que d'aller joyeusement chaparder des cerises avant de mettre fin à ses jours. De plus, Augusta est catholique, on lui a bien appris, au catéchisme, que le suicide est un péché mortel... Le juge, une femme logique, décide de reprendre l'enquête et confie cette mission à quelques «grosses têtes» de la brigade criminelle. Patiemment, longuement, avec un soin du détail, les policiers reprennent l'enquête à zéro. Les voisins, les amis, les professeurs d'Augusta sont interrogés les uns après les autres. Bien évidemment on s'intéresse plus spécialement aux deux gamins qui l'ont vue pour la dernière fois : ceux qui l'ont accompagnée pour cueillir les cerises. Ahmed mène une vie tranquille. Il raconte pour la vingtième fois qu'ils ont tous les trois mangé des cerises et qu'Augusta, voyant l'heure tourner, les a quittés pour rentrer chez elle, ce qui l'amenait à traverser des terrains vagues jouxtant la cité où elle logeait. Christian, celui-là même qui s'est évanoui pendant la messe d'enterrement, semble avoir beaucoup moins bien supporté la mort d'Augusta que son camarade maghrébin. (A suivre...)