Rendez-vous n La 8e édition du Festival culturel national du théâtre comique est prévue du 25 au 30 septembre courant à Médéa. Ce festival, qui avait dédié l'édition 2011 à la comédienne Keltoum et celle de 2012 à Hassan El-Hassani (qui coïncidait avec le 25e anniversaire de sa disparition), sera organisé en hommage à l'homme de théâtre Abdelkader Alloula. Le programme prévoit, outre l'hommage à cette figure incontournable du théâtre algérien, un séminaire sur l'œuvre du défunt dramaturge. Prévu du 26 au 28 septembre, il portera sur «le texte et la représentation dans l'expérience théâtrale de Abdelkader Alloula». De plus, des ateliers de formation en comédie, mise en scène, scénographie et écriture dramatique seront initiés en marge des représentations théâtrales. Huit pièces seront en compétition dans cette présente édition. Toutes concourront pour le Grand prix du festival (La Grappe d'Or), et les neuf autres prix (meilleure interprétation masculine et féminine dans un premier rôle, meilleure interprétation masculine et féminine dans un second rôle, meilleur texte, meilleure mise en scène, meilleure scénographie, meilleure musique, et le prix du Jury). En outre, le festival prévoit quarante-cinq pièces en hors compétition. Les pièces programmées en off seront jouées à Médéa (cités universitaires, centres culturels) et dans les wilayas limitrophes. Cela dit, le festival se veut une manifestation de proximité itinérant. Cela fait presque vingt ans que celui qui a révolutionné la pratique théâtrale algérienne a disparu. C'était un 10 mars de l'année 1994 que Abdelkader Alloula, ce martyre de l'art et de la culture, celui que l'on surnommait «le Lion d'Oran», est tombé sous les balles assassines du terrorisme. Celui qui jouit d'une grande popularité nationale et d'une renommée maghrébine, dans le monde arabe et même à l'échelle internationale était un homme exceptionnel. Un artiste qui avait les idées en marche, à chaque fois renouvelées. Cela transparaît dans sa démarche et son approche pour un théâtre authentiquement algérien, avec ses spécificités et ses ambitions. C'était un homme qui, par son travail à la fois de théoricien et de praticien, ne cessait, et ce, à travers son œuvre aussi bien profonde que magistrale, de nous interpeller sur tout ce qui concerne notre vie en société, nos conditions d'existence, les rapports sociaux qui régissent nos relations. Il était sensible, attentif à son entourage et à l'écoute des gens. Ses compositions, voire ses créations théâtrales, restent jusqu' à aujourd'hui, un témoignage vivace du vécu et du comportement de la société algérienne. Ses pièces sont toujours d'actualité. En plus de leur caractère intemporel, elles ont une portée universelle. Et c'est cela qui fait la grandeur et la particularité de celui qui, par ses idées novatrices, a remarquablement réformé le champ théâtral algérien. Abdelkader Alloula, qui avait une grande passion pour l'art des planches, a commencé très jeune le théâtre. C'était en 1956, avec la troupe Echabab, après avoir terminé ses études secondaires. En 1963, il intègre le Théâtre national algérien (TNA) et participe à de nombreux spectacles. Il a signé plusieurs pièces théâtrales : El-Alleg (Les sangsues), El-Khobza (Le gagne-pain), Homk Salim d'après Le journal d'un fou de Nicolai Gogol, Legoual (Les dires), El-Ajouad (Les généreux), El-lithem (Le voile), Attefah (Les pommes), Arlequin valet de deux maîtres de Carlo Goldoni). Abdelkader Alloula prend aussi des rôles de cinéma dans plusieurs films, à savoir Les chiens (1969), Ettarfa (1971), Tlemcen (1988), Djanbou Resk (1990), Hassan Nia (1990). Abdelkader a écrit un roman sur la période de la guerre d'Algérie. Le texte qui a pour titre «Le ciel est serein», paru en 1989, aux éditions Enal raconte l'histoire d'une relation entre un jeune algérien et une jeune fille française. Ce roman se baserait sur des éléments autobiographiques que l'auteur a probablement connus. Yacine Idjer