Evolution n L'accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique de la Syrie a reçu, ce dimanche, le soutien clé de la Chine, facilitant une future résolution à l'ONU. Tout en saluant «une étape importante», le président américain Barack Obama a souligné, après l'annonce de l'accord, que les Etats-Unis restaient «prêts à agir» contre le régime syrien en cas d'échec de la diplomatie. L'opposition syrienne, qui avait exprimé sa frustration après l'accord, a réclamé de son côté à la communauté internationale d'imposer au régime syrien aussi une interdiction d'utiliser les missiles balistiques et l'aviation contre les civils. L'accord, annoncé, hier, samedi, par les chefs de la diplomatie américaine et russe John Kerry et Sergueï Lavrov, fixe des échéances précises : Damas a une semaine pour présenter une liste de ses armes chimiques, et celles-ci doivent être enlevées et détruites d'ici la fin du premier semestre 2014. En outre, le processus sera fixé dans une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU mentionnant le chapitre VII de la Charte qui ouvre la voie à de possibles sanctions, y compris un recours à la force en cas de manquement du régime syrien à ses engagements. Mais ce point reste encore entouré d'ambiguïtés. L'accord a été salué par de nombreuses capitales européennes et a reçu, ce dimanche, l'appui de poids de la Chine, son chef de la diplomatie Wang Yi estimant qu'il «permet d'ouvrir des perspectives pour régler la question en Syrie par des moyens pacifiques». Aux côtés de la Russie, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France, la Chine est un membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, appelé à se prononcer sur l'accord conclu à Genève, au troisième jour de discussions intenses. Depuis plus de deux ans, la Chine, de concert avec Moscou, avait opposé une fin de non-recevoir aux appels internationaux à exercer davantage de pression sur le régime de Bachar al-Assad, usant de son veto au Conseil de sécurité. En visite à Pékin, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a pour sa part réaffirmé que l'accord russo-américain représentait «une avancée importante». «Bien sûr, ça ne règle pas tout et il y a un certain nombre de dispositions à voir», mais «sur la base de ce projet d'accord-cadre, il faut avancer», a-t-il indiqué. M. Fabius et ses homologues américain, John Kerry, et britannique, William Hague, doivent se réunir demain, lundi, à Paris, pour parler des termes de l'accord ainsi que des conditions de sa mise en œuvre. Le ministre français a, par ailleurs, prévu, mardi, un aller-retour à Moscou pour rencontrer son homologue russe. Avant Paris, John Kerry est attendu de son côté ce dimanche à Jérusalem où il doit rencontrer le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. R. I. / Agences