Résumé de la 108e partie - Pour le Dr, Christiane doit immédiatement démissionner de son poste de présidente du Comité... On croirait vraiment, chérie, que toute ta vie désormais devra être axée sur cette lutte comme si tu appartenais au personnel de Villejuif ou de l'Institut Pasteur ? Mais, ma parole ! Tu te prends pour une nouvelle Marcelle Davois ? — Certainement pas ! Je l'admire trop... Non ! Je ne demande qu'à être l'une de ses plus modestes collaboratrices pour l'aider un peu dans le combat qu'elle livre depuis des années contre ce mal... — Aurais-tu par hasard la conviction qu'elle est la seule à le mener sur terre ? Mais, Christiane ! Marcelle n'était qu'une employée tout à fait subalterne à Villejuif ! Une infirmière comme tant d'autres !... C'est d'ailleurs heureux pour les progrès de la lutte anticancéreuse qu'il n'y ait pas eu qu'elle ! Où en serions-nous ? — Tu trouves qu'on est très avancé, dans le monde, sur ce point ? — On piétine un peu... mais de grands savants tels que Berthet, qui fut mon patron et celui de Marcelle, ont déjà accompli des pas de géant ! D'ailleurs, Marcelle elle-même en avait par-dessus le dos du cancer puisqu'elle a quitté Villejuif pour venir poser des ventouses ici. — Elle a quitté Villejuif parce qu'on ne lui a pas donné la place qu'elle aurait dû y occuper... — La doctoresse ? Nous y revenons ! C'est une folie douce qui la reprend périodiquement : ses regrets de n'avoir pas exercé en nom ! Moi, ça ne me gêne pas du moment qu'elle accomplit consciencieusement son métier d'infirmière... Quant à toi, si ça peut te faire plaisir de te l'imaginer en «Mme la doctoresse Marcelle Davois», je n'y vois pas le moindre inconvénient ! — Ça ne te va pas de faire de l'ironie sur le dos de cette femme qui t'est dévouée corps et âme ! — Tu as raison, chérie... Mais avoue que c'est un peu ta faute si je dis des bêtises. Tu ne veux pas que nous parlions d'autre chose ? De notre mariage, par exemple ? Tu n'oublies pas que nous avons choisi le prochain automne ? Si nous l'annoncions à nos amis de la ville et des environs ? Ce serait une excellente occasion de donner une petite réception qui nous changerait à tous les idées ! Qu'en penses-tu ? — Est-il vraiment nécessaire de nous marier, Denys, quand nous savons qu'un jour ou l'autre le mal hideux nous séparera ? — Ça te reprend ? C'est une idée fixe ! Sais-tu que ça se soigne ? — Je ne sais pas, mais laisse-moi ce soir, veux-tu ? J'ai besoin d'être seule... — Tu as besoin de repos, en effet... de beaucoup de repos, mon amour ! Mais avant de te quitter comme je ne l'ai encore jamais fait depuis que nous sommes amants, je voudrais te dire une seule chose : il y a déjà eu dans le pays une femme, l'une de tes amies, qui avait les mêmes idées que toi en tête... Tu sais où ça l'a menée ? (A suivre...)