Rendez-vous - 11 troupes de l'inchad venues d'El Oued, de Ghardaïa, de Tamanrasset, de Ouargla, de Tindouf et d'Adrar participent, depuis lundi dernier, à la 4e édition du festival local de l'inchad. Organisée par la direction de la culture de la wilaya de Ouargla, le coup d'envoi de cette festivité locale a été donné à la maison de la culture Moufdi-Zakaria de Ouargla. L'objectif, selon le commissaire du festival Mokhtar Guermida, directeur de la culture de Ouargla, est de booster ce genre musical qui attire de plus en plus de jeunes à Ouargla. «Nous voulons, à travers ce festival, dévoiler les talents de l'Inchad mais avec de bonnes performances et des textes de qualité», a-t-il indiqué. Outre des ateliers de formation encadrés par des professionnels de l'inchad, les participants, toujours selon notre interlocuteur, doivent passer par des sélections quotidiennes. Les 3 premiers lauréats figureront parmi les candidats du concours de sélection des meilleures troupes de l'inchad lors du prochain Festival international de l'nchad prévu à Constantine du 31 octobre au 6 novembre prochains. Parmi les troupes en compétition pour les premières places, on peut citer Nassaim El-rouh et El-Adjial Essaida de Ghardaïa, Riadh El-Ounss et El-Kalam (Ouargla), El-Bayarik (El-Oued),El Houda (Adrar), les dons du Sahara Tidikilt (Tamanrasset), El-Chamail (Tindouf). En individuel de jeunes mounchid d'El-Oued (Razki Abou Soufiane),Adrar (Abderrahmane Nasrine) et de Tamanrasset (Touati Mohamed Sid Ali) y participent également. L'inspecteur général Omar Ben Aïcha, représentant Khalida Toumi, se dit soulagé que certains festivals qui avaient un caractère typiquement folklorique «soient devenus aujourd'hui, plus académiques grâce aux conférences organisées en marge de l'événement, basées sur des recherches, des débats et des ateliers de haut niveau». Par ailleurs, il déplore que les troupes ne diffèrent pas entre el-inchad et el-madih. «Le premier traite de sujets vastes dans une société et le second fait les louanges du Prophète Mohammed (Qsssl).Il faut dépasser cette idée de se contenter de louanges. Il faut prendre en compte d'autres volets et aspects non encore traités tout en prenant l'exemple du prophète». Abdelouahab Bahria, président de l'association Amis de la culture et de la communication à Oued Righ et d'une troupe d'inchad féminine Essalem et el Wiaam, la seule au Sud, veut que sa troupe et tant d'autres soient encouragées car elles transmettent des messages constructifs. Elle a décroché des prix de mérite à l'image de celui de Sidi Bel Abbes lors du Festival national de la chanson. Invitée d'honneur du festival au même titre que trois autres associations culturelles, l'association El Rachad de Blida – relevant de l'Association culturelle El-Nour – chante, selon son président Billel Ismaïli, tous les genres algériens à travers l'inchad. «Nous souhaitons représenter notre pays lors du festival international d' El Inchad», a-t-il affirmé. A noter enfin que cette 4e édition se poursuivra jusqu'au 21 du mois en cours. Le mounchid Abderrahmane Bouhbila «Nous avons nos propres textes algériens » Le mounchid algérien de la chaîne El-Charika, Abderrahmane Bouhbila, originaire de Constantine, a un parcours de plus de 20 ans dans ce domaine. Il représente l'Algérie au Moyen-Orient et dans des pays du Golfe depuis sa sélection lors d'un concours arabe en 2006 où il est même devenu par la suite un encadreur technique et membre de jury dudit concours. M. Bouhbila note que le niveau actuel de certaines troupes laisse à désirer. «El-Inchad ne se limite pas aux louanges du Prophète Mohammed (Qsssl). Il est temps de traiter des thèmes d'actualité. Pourtant des poètes nous assurent qu'ils sont prêts à offrir leurs œuvres tel est le cas de Rabah Drif. C'est un art comme tout autre basé sur des techniques bien définies. Nos textes algériens ont inspiré beaucoup d'Arabes alors les nôtres les fuient.» De son côté, le poète Rabah Drif constate qu'il n'a pas été tenu compte des recommandations de la précédente édition du festival. «Les troupes ne respectent pas la parole, le texte et la technique. On voit que les participants sont intéressés par tout ce qui étranger alors que notre pays compte des milliers de textes et de thèmes à traiter», nous a-t-il appris.