Dans une atmosphère spirituelle, le mounchid syrien Mustapha Karim et sa troupe ont réussi à conquérir, dans la soirée de dimanche dernier, le public qui a rempli la salle du théâtre de Constantine. Composée de 10 musiciens, la troupe syrienne et son mounchid ont gratifié le public, lors de la 5ème soirée du festival international de l'Inchad, d'un bouquet de chants religieux et de madihs puisés du patrimoine de Syrie, mais aussi d'Irak et d'Egypte, interprétés en solo et en chœur en louange à Dieu et à ses Prophètes, dans une atmosphère mystique, rythmée par les percussions. Le public, visiblement conquis, reprenait par moments certains madihs déclinés sur une musique orientale, suscitant parfois l'étonnement de l'artiste Mustapha Karim qui a tenu à être présent au festival en dépit du décès récent de son frère. Mustapha Karim a indiqué que l'Inchad, en Syrie, est "toute une culture ancrée depuis des temps immémoriaux dans l'histoire de son pays qui compte près de 700 troupes d'Inchad, spécialisées dans les chants religieux". L'artiste, expliquant qu'en Syrie l'Inchad est né dans les zaouïas, considère que ces dernières ont "pérennisé les chants religieux et mystiques grâce à un travail de fond basé sur des recherches dans le patrimoine arabe et persan". La formation syrienne a ensuite cédé la scène à la troupe Al Anadel de Ouargla qui a interprété un medley de madihs composés par le poète Abderahmane Kouider, ainsi que des reprises de chants Aïssaoua. Abdeslem Yahia, le mounchid de la troupe a estimé que leur participation au festival est une "consécration et un pas important" pour la troupe dont les membres, formés pour la plupart dans les rangs des scouts musulmans algériens, tentent de "percer" et d'évoluer dans le monde de l'Inchad. Les tunisiens de la troupe Mechkat ont clôturé en apothéose la soirée de dimanche dernier avec un répertoire de chants religieux remarquablement interprétés par des chouyoukh maîtrisant l'art du chant religieux.