A l'approche de la tenue de la tripartite, la question du crédit à la consommation est reposée. L'UGTA ainsi que le Forum des chefs d'entreprises se disent favorables à la seule condition que le crédit serve à booster la production nationale. «Il ne faut pas que cela se traduise par des achats de produits venus de l'extérieur», estime M. Hamiani. Le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE) y adhère et soutient entièrement cette proposition. «Pour nous elle va donner la bonne direction», a affirmé son président ce mercredi matin. L'idée est simple : «nous avons des besoins exprimés par nos populations. Avec un pouvoir d'achat augmenté par nos autorités ces dernières années, il ne faut pas que cela se traduise par des achats venus de l'extérieur», a indiqué Reda Hamiani qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. «Il faut que nos usines travaillent», a-t-il dit. Cependant, a-t-il noté, il ne faut pas donner à ce crédit à la consommation une mesure extraordinaire car au final il ne concernera que l'achat de l'électroménager ou des chambres à coucher pour des jeunes nouvellement liés par le mariage. D'autant que les véhicules demeurent exclus. Cependant, le domaine du crédit à la consommation reste certes limité, «mais nous estimons que c'est un signal fort qui est donné pour inciter les producteurs locaux à mettre leurs produits sur le marché avec plus de facilités du point de vue vente et ainsi booster la production nationale». Le président du FCE a, en outre, fait remarquer que l'application des décisions des précédentes tripartites «pose problème» et le décalage est criant et important entre «la volonté affichée par nos autorités et les mesures annoncées». «L'administration peine à suivre les décisions prises en haut lieu par nos politiques. Et là, on met le doigt sur ce qui fait mal et on n'insistera jamais assez pour attirer l'attention de nos autorités et ministres sur les dispositifs qu'on arrête et qu'on ne retrouve pas six mois ou un an après», a révélé Réda Hamiani. La grosse problématique en Algérie, selon lui, et le plus gros handicap enregistré et qui continue de sévir sont cette différence entre une volonté «politique affichée et une administration qui traîne les pieds et qui n'est peut-être pas convaincue du bien-fondé des réformes». «Mais je pense que cette fois-ci, avec un Premier ministre déterminé, nous pourrons aborder frontalement cette question afin d'étudier des mesures concrètes à prendre pour mettre en adéquation et faire en sorte que ces décisions soient appliquées réellement», a-t-il ajouté. Il a dans le même sillage insisté sur plus de modernisation et de simplification de cette même administration. Abordant la tripartite, le président du FCE a affirmé qu'elle est prévue «pour la dernière semaine du mois en cours ou au plus tard la première semaine d'octobre prochain». Pour l'heure, les organisations patronales «attendent la confirmation du Premier ministre quant à la date précise de sa tenue», a-t-il ajouté. A cette occasion, ces mêmes organisations patronales «tenteront de parler d'une seule voix» et présenteront «deux documents bien distincts». L'un sur la politique économique générale du gouvernement et l'autre sur les difficultés que rencontrent les chefs d'entreprises. Le premier document porte sur «la doctrine et la politique générale du gouvernement». Il s'articule autour de propositions formulées par le patronat, a indiqué Reda Hamiani. Les éléments contenus dans ce premier document portent ainsi sur «la précision de la vision économique du gouvernement, la politique industrielle et la dynamisation du secteur industriel, le rôle de l'Etat et la place du secteur privé algérien».