L'inamovible président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Reda Hamiani s'est justifié sur le changement de cap de son organisation, confirmé par sa participation à la prochaine tripartite. Après des années passées dans l'opposition où Réda Hamiani développait un discours au vitriol contre les politiques successives qu'a connues le pays, aujourd'hui, les chefs d'entreprise du Forum font dans l'appréciation…et le marivaudage. Dans une interview donnée au journal économique on-line, Maghreb Emergent, Réda Hamiani revient sur la question de sa participation à la tripartie : « elle (tripartite) représente à l'heure actuelle le champ principal de la concertation que nos autorités ont organisée». Et d'ajouter : «il apparaît que la tripartite s'occupe maintenant de grands dossiers de l'heure. On parle des problèmes de l'entreprise et de l'environnement économique. Il y a actuellement des commissions qui sont installées après les discussions préliminaires afin que des conclusions soient livrées et prises en compte. Ce genre de démarche nous séduit davantage. Nous sommes persuadés que la rencontre des trois acteurs majeurs de l'économie (gouvernement, patronat, syndicat) est la meilleure manière de mettre d'abord en chantier ensuite en œuvre les dispositions économiques et sociales adéquates dont le pays a besoin». Sur la question du départ de plusieurs entreprises publiques du FCE, Réda Hamiani dira que «les entreprises publiques qui sont parties sont au nombre de douze. C'est regrettable. Cela dit, le FCE compte 500 entreprises. A la création du forum, on a décidé de placer les préoccupations de l'entreprise, publique ou privée, au centre de nos débats. Les prises de positions adoptées par le Forum dans une conjoncture passée ont certainement été à l'origine de ce départ, et on espère que cette brouille ne sera que passagère ». Pour un patronat unique et représentatif Le FCE travaille depuis plusieurs années sur la création d'un organe unique et représentatif pour le patronat. Pour y advenir, Réda Hamiani précisera qu'«il faut, qu'il y ait un consensus entre les différentes organisations patronales. Des contacts et des relations amicales existent entre les partenaires patronaux. On s'est réuni plusieurs fois pour discuter de diverses questions ». D'après l'inamovible patron du FCE, les chefs d'entreprises sont d'accord sur le fond mais les divergences sur la forme persistent encore. «C'est une question de volonté, chose qui n'est pas tout à fait partagée entre nous. Il y a bien évidement un problème de leadership également. Nous restons sereins et persuadés que nos problèmes sont les mêmes. Les organisations patronales ne doivent être ni divisées ni diabolisées. Sur les grands thèmes liés à l'entreprise, il y a pratiquement un consensus », ajoute le chef du FCE. Le FCE et la LFC2010 Sur les dernières Lois de Finances, le président du FCE déplora «tout ce qui est lettres de crédits n'a malheureusement pas été pris en compte par le gouvernement dans les dernières lois de Finances», qui alourdissent «les coûts de production». Il encensera par ailleurs l'article 55 de la loi de Finances complémentaire 2010 (LFC 2010) qui oblige les entreprises étrangères soumissionnant à un appel d'offres d'avoir un partenaire local. «C'est une mesure que nous saluons, elle est positive, elle correspond à des critiques que nous avions faites dans un passé récent. Nous avions dit que les dépenses publiques ne profitaient pas tellement aux PME-PMI algériennes. Maintenant, nous avons un instrument juridique qui j'espère va être mis en œuvre rapidement avec des instruments faciles à appliquer». Et de poursuivre, qu' «il faut bien que l'on commence à participer à la construction de notre pays a travers les divers programmes lancés par le gouvernement». Cette nouvelle politique du FCE, est-elle un signe de maturité, un synchronisme avec les nouvelles volontés économiques de l'Etat ou tout simplement un revirement de conjoncture ? L'avenir nous le dira.