Invité pour la première fois à la tripartite gouvernement- patronat-UGTA, le Forum des chefs d'entreprise FCE a préparé une plateforme de revendications qui sera soumise au débat demain. Son président, Reda Hamiani, a tracé les grandes lignes des points qui seront discutés avec le gouvernement, notamment, ce qu'il appelle la " stabilité du cadre législatif ". Le président du FCE a fait état de quelques difficultés rencontrées par les patrons en raison, justement, des modifications apportées chaque année à certains textes. " Nous ne pouvons pas continuer à changer les textes chaque année et notre constat est aussi partagé par les investisseurs étrangers ", a déclaré Reda Hamiani, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Le patron du FCE s'est montré plus critique lorsqu'il abordé la loi de finances complémentaire qu'il qualifie " d'arme redoutable car elle remet en cause les textes déjà adoptés ". Il propose comme solution une " pause de 5 ans pour prendre les meilleures décisions concernant l'avenir des PME et travailler pour les hisser aux standards internationaux ".Le président du FCE qui a salué au passage les mesures prises par le président de la République, telles l'octroi de 20% des marchés aux entreprises algériennes, n'a pas manqué d'appeler à plus d'équité entre les entreprises publiques et privées. " Le plus important aujourd'hui est de consacrer le principe d'égalité tant dans le domaine du foncier ou l'accès au crédit entre les secteurs public et privé ", a-t-il dit. Pour lui, il est encore plus important d'accorder plus d'attention au privé car il contribue à hauteur de " 50 % dans le renflouement des caisses de l'Etat et crée 75% des richesses hors hydrocarbures ". Il relève ainsi un " paradoxe qui n'est la faute de personne " ce qui fait de l'Algérie un " pays constamment en progrès dans l'investissement public mais vulnérable au niveau des entreprises dont beaucoup d'entre elles ont fermé suite aux pertes de marchés, l'informel, la concurrence des étrangers en plus de la décennie noir ". Reda Hamiani a donné sa vision aussi concernant les investissements qui doivent être " productifs ". Abordant la question lancinante de la diversification de l'économie nationale, le président du FCE a souligné que cela passe par d'abord arrêter avec l'attractivité de l'importation qui est fatale pour notre économie ". Actuellement, poursuit-il dans son analyse, " il est difficile de produire dans l'état actuel des choses car le système industriel de l'Algérie est fait pour la transformation". D'où la nécessité d'inverser la tendance et permettre à l'outil de production national de se substituer aux importations. Il s'agit, à en déduire des propos de Reda Hamiani, d'un travail de longue haleine même si on commence à avoir des champions, leur nombre sera plus important dans au moins 10 ans. Son appréhension va surtout à la mise en œuvre de toutes les décisions et demande plus de souplesse de la part de l'administration. " Il faut suivre le mode opératoire des mesures et en finir avec les lenteurs administratives ", a-t-il affirmé. Concernant la disposition du 51/49% prise dans le cadre de l'investissement des étrangers, Reda Hamiani la considère " favorable aux entreprises algériennes mais l'Etat doit définir les secteurs stratégiques et faire le bilan de l'application, c'est-à-dire voir si le nombre des IDE ont baissé ou pas et c'est l'Andi qui doit établir le bilan ".