Traumatisme n Sudjar Singh, employé du centre, s'en est sorti de justesse: «Les hommes armés ont tenté de me tirer dans la tête mais ils m'ont manqué. Au moins 50 personnes ont été touchées» par des balles, a-t-il estimé. Dans sa tête, une image qu'il n'oubliera pas : le cadavre d'un enfant en train d'être évacué du centre commercial, un imposant bâtiment beige rectangulaire. «Le petit garçon était évacué sur un caddie, il devait avoir cinq ou six ans. Il avait l'air mort», se souvient-il, les yeux rougis par l'émotion. Umar Ahmed, 18 ans, «a fait le mort» pour survivre à l'attaque d'hier, samedi, contre un centre commercial à Nairobi . Il ne doit sa survie qu'à sa présence d'esprit. Umar Ahmed, 18 ans, profitait d'un agréable samedi dans un centre commercial de luxe à Nairobi lorsqu'un commando shebab a fait irruption, massacrant des dizaines de personnes. «J'étais sur le toit du Westgate Mall, dans le parking» de ce centre commercial, un imposant bâtiment beige de quatre étages dans le quartier aisé de Westlands. «Soudain, j'ai entendu des cris et des coups de feu partout», raconte-t-il depuis son lit de l'hôpital MP Shah, où il est soigné pour des brûlures aux mains et à la poitrine. «J'ai eu peur. J'ai essayé de descendre les escaliers mais j'ai vu quelqu'un au contraire foncer vers les étages, j'ai fait demi-tour et me suis caché à mon tour», se souvient-il. Il dit s'être allongé au sol, faisant le mort. L'un des assaillants s'est approché, l'a observé pendant d'interminables secondes. «Heureusement il a fini par partir», dit-il. «Après un moment, la police est arrivée et nous avons été évacués». Par ailleurs, le directeur de l'hôpital, Manoj Shah, plus de 100 blessés ont été admis dans son seul établissement après l'attaque contre le Westgate, revendiquée dans la soirée par les islamistes somaliens shebab liés à Al-Qaîda. «Nous ne pouvons pas accueillir une seule personne de plus dans l'hôpital», a déploré M. Shah, appelant les habitants de Nairobi à faire des dons de sang. D'après lui, 11 morts ont été amenés à son hôpital. Un autre survivant, Jay, dit avoir vu les shebab rassembler des clients, leur poser des questions, probablement pour savoir s'ils étaient musulmans et en exécuter certains. «Ils parlaient quelque chose qui ressemblait à de l'arabe ou du somali», selon Jay. «J'ai vu des personnes être exécutées après qu'on leur a demandé de dire quelque chose». R. i. /aPS