Pris de panique à l'idée de perdre prochainement son immunité parlementaire, Silvio Berlusconi a ouvert une nouvelle période d'incertitude politique pour l'Italie en poussant les ministres de son parti à démissionner. «Geste fou», «indigne», «le condamné fait couler l'Italie», «course dans le vide» : la presse italienne était unanime ce dimanche à condamner la décision du Cavaliere alors que la troisième économie de la zone euro peine à sortir de la crise. «La politique italienne s'est vidée de tout sens et se trouve privée de tout horizon», a déploré le respecté constitutionnaliste Stefano Rodotà. Même Enrico Letta, à la tête d'un gouvernement de difficile coalition entre la gauche dont il est issu et le centre droit de Berlusconi, en a perdu son habituelle sérénité, évoquant «un geste fou et irresponsable, entièrement destiné à protéger les intérêts personnels» du milliardaire aux prises avec la justice. Le feu couve depuis la condamnation définitive le 1er août de Silvio Berlusconi à quatre ans de prison (ramenés à un seul en raison d'une amnistie) pour fraude fiscale. En raison de son âge, – il «fête» ses 77 ans justement ce dimanche –, le magnat des médias n'ira pas derrière les barreaux mais il doit choisir dans les jours prochains, entre l'assignation à résidence et les travaux d'intérêt général.